L'Agence régionale de santé se prépare face au risque d'importation du choléra à Mayotte

De gauche à droite, Maxime Jean, médecin infectiologue, Olivier Brahic, le directeur de l'ARS Mayotte et le préfet Thierry Suquet
Olivier Brahic, le directeur de l'ARS Mayotte, a présenté aux côtés d'un infectiologue et du préfet Thierry Suquet, le plan de prévention contre le risque de choléra à Mayotte. Jusqu'à présent, aucun cas n'a été détecté dans notre département, alors que l'épidémie a déjà fait cinq morts aux Comores.

Aux Comores, cinq personnes ont perdu la vie depuis le début de l'épidémie de choléra, et parmi les victimes, figurent trois enfants morts en l'espace de quelques jours, la semaine dernière.

Face à la situation et au risque de propagation de la maladie en raison des échanges formels et informels avec Mayotte, les autorités sanitaires ont présenté les grandes lignes de leur stratégie lors d'une conférence de presse qui s'est tenue dans les locaux de l'Agence régionale de santé, ce mardi 20 février.

Des contrôles réguliers depuis six mois au CHM

L'ARS explique que ce plan de prévention a été préparée de longue date, depuis la crise hydrique. Avec le renforcement de la veille sanitaire, "le choléra est recherché à chaque prélèvement de selles qui est analysé au Centre hospitalier de Mayotte et cela depuis six mois", indique Olivier Brahic, le directeur de l'ARS Mayotte.

Ainsi, jusqu'à aujourd'hui, aucun cas de choléra n'a été détecté à Mayotte. 

CHM

Contrôle sanitaire aux frontières

Un contrôle sanitaire est par ailleurs activé au niveau des frontières. Afin de détecter les potentiels cas importés, un système de tracabailité des passagers a été mis en place, aussi bien pour ceux qui arrivent par bateau que par avion.

Le protocole de contrôle prévoit de pouvoir contacter ces passagers afin de faire le point sur l'évolution de leur état de santé. Olivier Brahic évoque trois ou quatre bateaux en provenance des Comores chaque semaine, en plus des vols réguliers en provenance de Moroni, du Kenya ou encore de Tanzanie, les pays à risque.

Aéroport de Pamandzi à Mayotte

Des équipes de l'ARS déployées sur le terrain

L'autre enjeu, c'est la mise en place d'un "circuit de prise en charge" en cas de détection d'un cas suspect. Celui-ci est en cours de finalisation au CHM. Des agents de l'ARS vont également être déployés sur le terrain afin d'investiguer et d'identifier les potentiels cas contacts.

Une équipe d'investigation médicale et paramédicale, une équipe d'investigation environnementale et une équipe de désinfection seront mobisés dans le cadre de ces investigations. Mais l'ARS travaille aussi avec un réseau "d'une dizaine" d'associations chargées de marauder dans les quartiers, face à la problématique de l'immigration illégale.

La vaccination limitée

Dans l'hypothèse d'une forte augmentation du nombre de cas, il y aura aussi cette posibilité de s'appuyer sur des renforts nationaux.

S'agissant de la vaccination contre le choléra, les stocks de doses sont aujourd'hui limités : les autorités ne disposent que de 1 800 doses contre le choléra. On n'est ainsi pas dans le même cas de figure qu'en 2021 où la population avait été massivement vaccinée dans le cadre de la campagne lancée suite à la grave pénurie d'eau.