En marge de la visite du Premier ministre François Bayrou à Mayotte, l'école maternelle T6 de Kawéni a été victime d'un incendie en fin de journée ce lundi 30 décembre. La police s'est rendue sur place ce mardi pour effectuer des constatations sur l'origine de ce sinistre. Le maire de Mamoudzou et le recteur de Mayotte se sont également rendus sur place. Ces dégâts viennent s'ajouter à la longue liste des établissements scolaires sinistrés par le passage du cyclone Chido, mais aussi par les pillages qui ont suivi.
"Juste après Chido, je suis passé voir les écoles de Kawéni et mon premier constat, c'est que les élèves de maternelles allaient pouvoir faire leur rentrée", raconte Djoumoi Ali Akim, délégué de parents d'élève. "Quelques jours après, une salle de cette école maternelle a été incendiée, mais ça a été maîtrisé." Selon lui, deux salles auraient été volontairement incendiées ce lundi. "Je trouve qu'il y a un mépris et un délaissement de la mairie et de l'Etat", poursuit-il. "Les écoles qui avaient des gardiens n'ont pas subi de dégâts." Si l'école T17 à proximité était utilisée comme centre d'hébergement d'urgence, ce n'était pas le cas de l'école T6, "mais les personnes venaient s'approvisionner en eau pour se laver ou faire leur lessive."
14% des bâtiments scolaires pleinement opérationnels à Mamoudzou
"Pour moi, il n'y aura pas de rentrée à Kawéni", assène-t-il, alors que le Premier ministre François Bayrou a annoncé une rentrée à compter du 13 janvier "cas par cas selon les établissements." Selon la mairie de Mamoudzou, seuls 14% des bâtiments scolaires dans la commune sont pleinement opérationnels, 44% sont moyennement endommagés, mais restent utilisables. "Ensemble, on essaye de trouver des solutions, on ne laissera pas tomber nos enfants", assure le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaila. "On accueillera les enfants, en mode dégradé, mais on doit le faire ensemble. Ici, ou à la maison pour ceux qui ont encore des toits."
Une cellule a été mise en place à la municipalité pour répertorier les dégâts subis par les bâtiments publics. "Ça va nous permettre de voir en lien avec le rectorat comment on prépare ces rentrées, car il y aura plusieurs rentrées en fonction de l'état des groupes scolaires", poursuit l'édile. A ses côtés, le recteur abonde : "les écoles doivent être des sanctuaires, on va tout faire pour accueillir les élèves au plus vite. On n'a pas besoin d'actes de délinquances après cette catastrophe naturelle." La mairie compte porter plainte contre les pillages des établissements scolaires dans la commune. "Il y a eu des images, on va les transmettre à la justice", résume le maire.