« Cette élection, c’est aussi un référendum sur l’Europe » affirme Emmanuel Macron. Marine le Pen est d’accord avec cette citation. Tous deux ont une opinion diamétralement opposée sur l’Europe.
La vision d’Emmanuel Macron est connue. Le président candidat est un europhile, un partisan résolu de la construction européenne telle qu’elle se poursuit aujourd’hui. Il veut une Europe plus unie et plus forte.
Marine le Pen veut tout le contraire. Elle reste « eurosceptique » même si elle a mis de l’eau dans son vin ces dernières années : elle a abandonné l’idée de supprimer l’Euro et rétablir le Franc, elle dit ne pas vouloir quitter l’Union Européenne, mais elle veut « la changer en profondeur ». L’idée avancée par Marine le Pen est une « Europe des nations », des pays indépendants qui peuvent s’accorder sur certains projets mais qui ne mettent pas leur destin en commun. Par exemple, sur l’immigration : Emmanuel Macron plaide pour une politique commune accompagnée d’un contrôle aux frontières extérieures du continent ; alors que Marine le Pen veut contrôler les frontières de la France. Ne parlons pas du projet de défense commune que Marine le Pen refuse.
Marine le Pen veut baisser la contribution financière de la France à l’UE
Chaque pays apporte sa cotisation au budget de l’Union, Marine le Pen veut la réduire de 5 milliards, sur les 8 milliards versés. Ce sera compliqué car ce budget est déjà bouclé jusqu’en 2027. « Non seulement la France s’exposerait à des sanctions mais une telle décision pourrait conduire à la disparition pure et simple de l’UE dont la France est un pilier ». C’est le danger que met en avant Emmanuel Macron. Il considère que Marine le Pen souhaite « sortir de l’Europe sans le dire », avec le risque d’une grave crise économique et sociale, un isolement, et un appauvrissement de la France.
Pour les ultramarins, l’Europe c’est loin. On peut se demander quelles seraient les conséquences
Si la France ne finance plus l’Europe, elle ne pourra plus bénéficier de financements européens sur des projets et des chantiers tels que les nouvelles barges du STM, la piste longue, les constructions d’hôpitaux, le soutien aux entreprises dans le tourisme et l’artisanat, les compagnies aériennes… sans parler des aides aux agriculteurs. L’Europe est beaucoup plus présente qu’on ne le croit dans la vie quotidienne.