Les acteurs économiques ne sortent pas vraiment satisfaits de leur rencontre ce jeudi 4 avril avec la ministre déléguée aux Outre-mer, Marie Guévenoux. Les discussions étaient centrées autour de la loi Mayotte et de la question de la convergence sociale. "Aujourd'hui, la ministre nous dit clairement qu'ils ne paieront pas la facture, ce ne sera pas au contribuable français de payer la facture", explique Carla Baltus, la présidente du Médef Mayotte. "C'est une surprise, on n'attendait pas tout de l'État, mais un discours qui irait dans le sens de nous aider s'il y avait une accélération du calendrier."
"On sera prêt en 2031"
"Les entreprises doivent aller vers la convergence, mais ça a un coût. On sera prêt en 2031, on peut s'y engager, mais tout, tout de suite, ce n'est pas possible", ajoute la représentante du patronat. Ce n'est pourtant pas l'avis des syndicats. "Nous avons fait savoir à la ministre que le propre d'une loi, c'est d'apporter de la justice. La justice ça commence par l'alignement du salaire minimum de Mayotte au niveau national", annonce Haoussi Boinahedja, le secrétaire de la CGT Mayotte.
"Nous avons attiré l'attention de l'État sur le fait que nous n'allons pas passer notre temps à subir ces discriminations", abonde Ousseni Balahache, le secrétaire départemental de la CFDT. "Il faut que nous puissions mettre un terme à cette situation le plus rapidement possible." Il met en garde contre une mobilisation pour la journée du 1er mai : "nous allons dire aux travailleurs de se préparer à toute éventualité."
Une mission interministérielle
"Dans le cadre du projet de loi Mayotte, on considère qu'il faut aller vers la convergence sociale, il faudra que les entreprises et les partenaires sociaux se mettent d'accord sur les modalités et le calendrier", précise la ministre déléguée aux Outre-mer. "Ce sera le travail de la mission interministérielle qui va travailler sur cette question, qui va nourrir la réflexion autour du projet de loi, présenter différents scénarios et qui va surtout rencontrer les entreprises et partenaires sociaux de Mayotte pour évoquer ces questions."
"Vous avez à peu près toutes les versions, le président de la République avait annoncé 2031 dans le cadre de sa campagne présidentielle, au moment de la départementalisation il était question d'attendre une génération, soit 2036, et puis là, les syndicats prêts à le faire dès demain et des entreprises qui demandent plus de temps", résume la ministre. "Ce sera d'abord une consultation locale qui permettra de déterminer la date butoir."