Crise de l’eau, de l’insécurité, de la vie chère ou du statut de Mayotte, les collectifs sont de tous les combats.
Mais pourquoi une telle confiance de la part de la population ?
Sans doute parce qu’ils puisent leur force et leur légitimité au sein de la population pour qui ils portent les revendications. En témoigne la crise actuelle du camp des migrants portée un collectif de riverains.
Le premier collectif est né sous l’impulsion des habitants de Mtsapéré pour défendre les décasés du village, et dénoncer les critères d’attribution des logements sociaux exigés à l’époque par la direction de l’équipement. Des critères qui excluaient selon le collectif, bon nombre de mahorais.
Défendre les intérêts de mahorais et de la jeunesse mahoraise, c’est aussi la mission des femmes leaders, un collectif de femmes de la vie publique locale qui se mobilise en 2006 contre le recrutement d’un franco comorien comme directeur adjoint des ressources humaines à la Caisse de sécurité sociale de Mayotte, un combat hérité des chatouilleuses dont elles revendiquent fièrement la filiation.
2011, la grève contre la vie chère est menée solidairement par les syndicats et les collectifs. Les crises de l’eau de 2016 et 2023 et la crise de l’insécurité en 2018, voient la montée en puissance des collectifs. Ils sont de tous les combats, voire incontournables et ont la confiance de la population. Une adhésion qui interroge.
Représentent-ils l’ultime espoir pour faire aboutir des revendications insatisfaites par les différentes autorités ?
Des citoyens qui se détournent des élus qu’ils ont pourtant votés, ou du préfet représentant du gouvernement à Mayotte ; au-delà du manque évident de confiance, cela sous-entend un manque de repère d’une société, car devenue inaudible et qui pourrait basculer vers l’anarchie.