Les associations de droits humains, la cimade et Médecins du monde sont très critiques vis-à-vis de la politique sécuritaire du gouvernement à Mayotte. Face au climat d’insécurité qui règne dans l’île, le ministre de l’intérieur s’est montré très ferme notamment sur l’immigration clandestine en mettant en avant les moyens déployés par l’Etat pour endiguer les entrées illégales sur le territoire de Mayotte, moyens matériels mais aussi humains, à cela s’ajoute le durcissement de l’accès à la citoyenneté française, avec le droit du sol soumis à des conditions.
Ces mesures, selon les deux associations ne sont pas de nature à apporter des réponses aux problèmes sociaux du département et à faciliter le vivre ensemble, il s’agit encore une fois d’une politique d’exception qui a des effets dévastateurs sur les populations les plus fragiles et plus particulièrement sur la situation les enfants soulignent les associations de droit de l’homme. Elles ajoutent que ce dont a besoins l’île, c’est d’une application du droit commun pour garantir le respect des droits fondamentaux de tous et notamment la protection des enfants et non une politique qui stigmatise une partie de la population.
A noter que les annonces du ministre de l’intérieur lors de sa visite dans l’île avaient été plutôt bien accueillies par les élus à l’exception faite de celle de la suspension du droit du sol qui a dévoilé quelques divergences.
Mayotte, droits dans le mur, c'est avec ce titre que La Cimade et Médecins du Monde "une politique sécuritaire qui a déjà démontré son inefficacité."
La Cimade et Médecins du Monde insistent d'ailleurs sur le fait qu'en annonçant "la fin du droit du sol" à Mayotte, "l'effet d'annonce du Ministre ne doit pas occulter le fait que l’accès à la nationalité française est déjà largement entravé." rajoutant que "ces mesures sont dans la droite ligne des mesures annoncées lors de sa précédente visite et que nos organisations déploraient déjà."
Elles dénoncent également le silence de Jean-François Carenco, ministre délégué chargé des OutreMer et Charlotte Caubel, secrétaire d’Etat chargée de l’enfance, qui accompagnaient le ministre de l'Intérieur fin août à Mayotte, " quant à la nécessaire protection des milliers d’enfants en situation de grande vulnérabilité que compte le département et alors que ces derniers sont les premières victimes des dérogations propres au territoire et des dispositifs de protection gravement défaillants."
Nous condamnons fermement et alertons sur la dangerosité d’un discours qui infuse et assume l’amalgame entre immigration et délinquance, discours porté tout au long de la visite des ministres. L’apaisement du climat social délétère doit passer par une politique d’envergure favorisant le vivre ensemble.
La Cimade et Médecins du Monde
Elles s'appuient sur le rapport de la commission des affaires sociales du Sénat qui, après avoir pointé un "système de soins à bout de souffle" préconise de mettre en place la protection universelle maladie et l’aide médicale d’Etat, comme sur le reste du territoire français.
Et alors qu'une loi immigration doit être débattue dans les prochaines semaines au parlement, les deux associations demandent "la fin de cette fuite en avant répressive et inégalitaire et l’application du droit commun, afin de garantir le respect des droits fondamentaux de tou.tes."