La création d'une "force intermédiaire" de police prévue d'ici mai à Mayotte

La direction générale de la police nationale était auditionnée ce jeudi au Sénat par la délégation sénatoriale aux Outre-mer. Le chef de la mission Outre-mer de la police est revenu sur la création d'une force intermédiaire à Mayotte et sur les objectifs de l'opération Wuambushu 2.

"Parmi les mesures importantes pour Mayotte, il y a la création d'une force intermédiaire, entre le Raid et le Bac", annonce Christian Nussbaum, le chef de la mission outre-mer à la direction générale de la police nationale. Il était auditionné ce jeudi 14 mars par la délégation Outre-mer au Sénat dans le cadre d'une étude sur l'adaptation des modes d'action de l'État.

Cette unité sera déployée à Mayotte entre le 1er mars et le 1er mai. "C'est un recrutement qui est en cours, avec un appel à candidature qui a été lancé au niveau national", poursuit Christian Nussbaum, qui s'était déjà rendu dans l'île il y a trois semaines. "Ce seront 50 fonctionnaires qui seront équipés d'unités canines, puisque les chiens peuvent être très utiles contre les violences urbaines qu'on connaît à Mayotte." A la demande des élus et des syndicats, les conditions statutaires ont été revues pour permettre aux policiers mahorais dans l'Hexagone de postuler.

Une dizaine d'enquêteurs spécialisés sur les bandes

"On constate que quand des collègues interviennent pour dégager un barrage, s'ils partent derrière les malfaiteurs, la route n'est plus sécurisée et de nouveaux barrages sont mis en place", détaille le chef de mission. "Avec cette force intermédiaire, on va pouvoir maintenir le dispositif police et partir derrière les gars pour essayer de les attraper. Cette force va nous permettre d'être plus offensif."

Une autre unité est en cours de création au sein de la division d'investigation spécialisée : un groupe d'une dizaine d'enquêteurs dédié à la lutte contre les phénomènes de bandes. "Avec des spécialistes de l'exploitation de vidéo par drone, de l'identification, on va augmenter nos capacités de renseignement", ajoute le policier. "On est en train de préparer plusieurs dossiers pour cibler des malfaiteurs 'interpellables' présentables à la justice. Ce sera un des objectifs de Wuambushu 2, être plus performant sur le volet judiciaire."

Des annonces "encourageantes" pour le sénateur Saïd Omar Oili

"Même si en termes de personnels, elle sera moins importante que la première, on va chercher à être plus efficace", précise Christian Nussbaum. "On aura des renforts temporaires, ils seront ciblés sur l'antenne OLTIM, l'Office de lutte contre le trafic illicite de migrants. L'antenne et l'OLTIM centrale vont s'impliquer pour le démantèlement de ces réseaux, notamment venant de Tanzanie."

"Peut-être qu'ils ont tiré les leçons de la première opération, qu'il fallait enquêter pour aller chercher les gens, c'est encourageant", juge le sénateur Saïd Omar Oili, membre de la délégation sénatoriale aux Outre-mer. "Il faut qu'on tire les leçons de tous ces dispositifs, c'est pourquoi nous avons demandé que des bilans soient réalisés." Selon lui, "Mayotte va servir d'exemple pour adapter le travail des forces de l'ordre dans tout le pays."