Les Comores se sont embrasées suite à l'annonce mardi soir de la réélection du président sortant Azali Assoumani. Durant deux jours, ce mercredi et ce jeudi, de violents affrontements entre opposants et forces de l'ordre ont éclaté notamment dans la capitale. Des heurts qui ont fait un mort et six blessés par balle, selon le chef des urgences de l'hôpital de Moroni. Si l'appel à manifestation de ce vendredi n'a pas été suivi, la situation reste tendue dans l'archipel.
La préoccupation de la France
Dans un communiqué succinct du ministère des Affaires étrangères, la France affirme ce vendredi suivre "avec attention la situation actuelle en Union des Comores, et exprime sa préoccupation face aux tensions et aux violences de ces derniers jours." Elle appelle également "tous les acteurs comoriens à la retenue et au dialogue." Ces violences ont fait réagir la communauté internationale. Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme appelle les autorités à garantir "le droit de manifester pacifiquement" tout en soulignant dans un communiqué être "préoccupé par la poursuite de la répression et l'absence de pluralisme aux Comores depuis plusieurs années."
Une mission d'expertise de l'Union européenne
Les États-Unis ont également dans un communiqué ce vendredi demandé aux autorités et à Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) de "clarifier les résultats qu'elle a annoncés le 16 janvier" avant leur certification par la Cour suprême. L'ambassade des États-Unis évoque notamment "une disparité dans la participation pour ceux qui votaient pour le président et les gouverneurs, ce qui n'était pas apparent aux observateurs électoraux nationaux et internationaux." L'Union européenne de son côté " note avec inquiétude des accusations, formulées par l'opposition, de dysfonctionnements, irrégularités et fraudes électorales" et indique ce vendredi avoir déployé "une mission d'expertise électorale qui fournira une analyse technique et indépendante du processus électoral et des recommandations de réformes aux autorités comoriennes."