La France lance la première étape pour restituer des ossements humains à Madagascar

La ministre de la Culture malgache, Volamiranty Donna Mara, et son homologue française, Rachida Dati
Après plus de 20 ans de négociations, la France a lancé la première étape pour la restitution d'ossements humains à Madagascar. C'est la première utilisation d'une loi-cadre adoptée à ce sujet fin 2023.

La France va-t-elle restituer les ossements humains demandés par Madagascar ? Une première étape a été franchie en ce sens avec le lancement ce jeudi 3 octobre d'un comité scientifique à Paris, par la ministre de la Culture, Rachida Dati et son homologue malgache. La Grande île souhaite notamment récupérer les restes de deux chefs de l'ethnie Sakalava, et surtout le crâne du roi Toera, décapité en 1897 par les troupes françaises lors de la colonisation du pays. 

Ces ossements, disputés depuis plus de 20 ans, sont actuellement conservés au muséum national d’histoire naturelle. On ne sait pas combien de temps dureront les travaux de ce comité, il rendra ensuite son avis pour savoir si la France doit les restituer à Madagascar. C’est une procédure nouvelle, la première depuis l’adoption fin 2023 d’une loi-cadre sur la restitution des restes humains. Elle crée une dérogation au principe d'inaliénabilité des collections publiques nationales, le gouvernement peut en céder une partie sans passer par le parlement. Jusqu’à présent, des lois devaient être prises au cas par cas. Un texte similaire devait être adopté sur les biens coloniaux, mais il n’a pas pu être finalisé. Rachida Dati a promis de “remettre le sujet sur la table."