La reprise annoncée des cours à partir du 11 mai laisse perplexes les syndicats de l’éducation nationale à Mayotte

A Mayotte, les salles de classe ne sont pas assez suffisantes pour accueillir tous les enfants en âge d'être scolarisés.
Même si elle est annoncée comme progressive, la réouverture des écoles, collèges et lycées à Mayotte laissent dubitatifs les syndicats de l’éducation nationale à Mayotte. Une île où les établissements scolaires sont pour la plupart en sureffectif.
A partir du  lundi 11 mai  « les crèches, les écoles, les collèges et les lycées rouvriront progressivement » Cette phrase du président la république fait bondir les syndicats de l’éducation nationale et notamment ceux du secondaire à l’image de Cgt éduc’action Mayotte par la voix de son porte-parole Quentin Sedes. Il estime que les établissements scolaires à Mayotte sont extrêmement surchargés avec parfois des collèges qui avoisinent les 2000 élèves. « Il est inenvisageable, sans véritables conditions de sécurité pour tous, élèves et personnels avec le matériel adéquat : gel  masques mais également un dépistage massif ».

Le dépistage de tout le monde est aussi préconisé par le SNES. Le secrétaire départemental du syndicat demande des tests sérologiques pour l’ensemble de la communauté éducative.   Henri Nouri se demande comment la circulation va se dérouler dans des établissements déjà bondés : « on est tous à 20 cm les uns des autres »
Quant à Rivo Rakotondravelo , secrétaire générale du SNUIPP , il considère que l’école peut-être un lieu de propagation du virus. Pour lui  aussi , il faut donc tester les élèves et les enseignants avant toute réouverture des écoles comme le préconise le comité d’hygiène et de sécurité ministériel.

Toutes ces interrogations sont également partagées par les parents d’élèves. La présidente de la FCPE , la fédération des conseils de parents d’élèves de Mayotte, Madame Zalifa Assani demande au gouvernement de mettre tout en œuvre pour faire respecter les mesures barrières et que l’on évite que l’école devienne cluster à l’origine d’une deuxième vague de communication.

Autant dire que l’annonce du président de la République laisse perplexe dans un département qui compte près 100000 élèves , soit 40 % de la population.  Des élèves qui pour la plupart prennent les transports scolaires pour se rendre dans leurs établissements. Là encore des mesures doivent être prises. Même si le ministre de l’éducation nationale a précisé ce mardi les modalités pour la reprise des cours : "Toutes les écoles ne seront pas ouvertes le lundi 11 mai", a indiqué le ministre. "On va élaborer toute une méthodologie" de reprise, "qui passe forcément par de très grands aménagements. En mai-juin, ce ne sera pas du tout comme avant, ce sera forcément différent", a-t-il prévenu.