Une faveur sexuelle en échange d’une bonne note, la réussite à un examen, ou pour assurer une inscription dans un établissement. Deux ONG, « Tolotsoa » (générosité) et « Transparency initiative Madagascar » sont à l’initiative de deux enquêtes menées l’année dernière pour l’une, et l’autre tout récemment au mois d’octobre. Ces deux enquêtes approfondies révèlent que la corruption sexuelle est généralisée surtout dans le secteur public de l’éducation.
66% des élèves et des enseignants interrogés reconnaissent l’existence de ces échanges malsains. Les enquêteurs ont multiplié les témoignages enregistrés, où des jeunes filles racontent comment tel ou tel professeur ou directeur leur ont proposé de coucher quand les parents ne peuvent pas payer une inscription, ou pour passer en classe supérieure. Mais le silence est roi. Aucune plainte n’est déposée par peur des représailles.
Une professeure courageuse explique que cela fait deux ans qu’elle fait remonter des informations au ministère : aucune sanction, « ce sont des gens qui commettent des abus sur des mineures, et ils sont intouchables » dénonce-t-elle.
La société civile malgache essaie de se mobiliser pour faire adopter un « pacte d’intégrité corporelle » dans les établissements scolaires et universitaires.