Le message du premier ministre Christian Ntsay peut être résumé ainsi: « mêlez-vous de vos affaires ». Le chef du gouvernement n’a pas du tout apprécié les dernières mises en garde adressées par les Européens, les Américains, les Japonais ou encore les Coréens du sud. Ces chancelleries ont signé un communiqué commun, lundi dernier, pour déplorer « un usage excessif de la force » contre les manifestants de l’opposition.
Ils ont dit leur « préoccupation face au climat politique tendu ». Les ambassadeurs ont aussi rappelé « l’importance du respect la constitution et de la liberté d’expression ». Ces conseils sont vivement rejetés par le gouvernement au nom de la « sacro-sainte souveraineté nationale ».
Cependant tout le monde n’est pas sur la même longueur d’onde dans les institutions malgaches : la présidente de l’Assemblée nationale évoque une « spirale de crise » et appelle la communauté internationale à agir avant qu’il ne soit trop tard. Selon elle « des germes de provocation pour une guerre fratricide sont visibles ». Au contraire le nouveau président du Sénat déclare « il n’y a pas de crise… Il faut procéder aux élections ».
Et c’est là que l’ambassade de Russie se met de la partie en affirmant son soutien au gouvernement, son respect de la souveraineté, et en profite au passage pour appuyer « la demande de restitution des îles éparses occupées par la France ».
Par ailleurs, le président candidat Andry Rajoelina a donné une interview mercredi soir à RFI et France 24, dans laquelle il déplore que l’opposition, selon lui, « essaie d’entraver le processus électoral ».