Le lac Karihani à Tsingoni, c’est une étendue d’environ 5 hectares désormais vidée de son eau. Il ne reste plus que de la terre, aujourd'hui l'équilibre de la faune et la flore se retrouve perturbé.
Il y a quelques semaines, quand les équipes sont venues sur le terrain, elles ont vu une cinquantaine d'anguilles mortes. (...). Là les nids de poules-d'eau sont abandonnés, il y avait une centaine de poules-d'eau qui venaient s'alimenter. Le crabier blanc, il y a encore quelques semaines, on le voyait encore, il y avait plus d'eau, mais je pense qu'il restait les insectes parce qu'ils s'alimentent d'insectes mais là il n'y a plus du tout de crabiers blancs.
Émilien Dautrey, Directeur du GEPOMAY le Groupe d’Études et de Protection des Oiseaux de Mayotte.
Outre le crabier blanc endémique de l’Ocean Indien, d'autres oiseaux tels que la grande aigrette ou encore le grèbe castagneux ont déserté le site. La flore, elle aussi n’est pas épargnée.
Ici, vous avez une des plantes aquatiques du lac Karihani, un nénuphar, qu'on trouvait avant l'assèchement sur le lac et là on voit qu'ils sont tous morts.
Émilien Dautrey, Directeur du GEPOMAY, le Groupe d’Études et de Protection des Oiseaux de Mayotte
Malgré cette scène de désolation le directeur du GEPOMAY ne veut pas être trop alarmiste puisque le phénomène s’est déjà produit auparavant.
Principalement les oiseaux et tous les animaux sentent quand il y a une catastrophe et quand ils peuvent partir ils partent. Il y a eu déjà des sécheresses dans le passé notamment en 2015 et le milieu s'est retrouvé à nouveau avec sa végétation, ses oiseaux, ses animaux.
Émilien Dautrey, Directeur du GEPOMAY, le Groupe d’Études et de Protection des Oiseaux de Mayotte
En attendant la saison des pluies, le Gepomay ainsi que le conservatoire du littoral propriétaire du site doivent prochainement rencontrer le BRGM, le Bureau de recherches géologiques et minières pour décider d’une éventuelle étude hydrogéologique.