L'histoire nous a été racontée par plusieurs candidats au concours, en interne comme en externe.
"On n'est pas plus de 40 dans la salle et au début du concours, une personne est passée dans les rangs pour agrafer la partie anonyme de nos copies" raconte un des candidats en interne. "Je me suis dit ce n'est pas normal, ils ont agrafé plutôt que coller la partie où l'on retrouve le nom, le prénom et la date de naissance du candidat, personne n'a réagi et le concours s'est poursuivi."
"Maintenant qu'on en parle, c'est bizarre qu'on nous ait demandé d'agrafer."
Une autre candidate a vécu la même chose pendant le concours en externe. "On a agrafé, nous-même, cette partie de notre copie. D'ailleurs on nous avait demandé d'amener une agrafeuse le jour du concours dans la convocation. Ça ne nous a pas paru bizarre." dit-elle.
Une troisième candidate sollicitée se rend compte "maintenant en témoignant, que c'est bizarre qu'on nous ait demandé d'agrafer l'entête de nos copies plutôt que de la coller, ça ne respecte pas l'anonymat."
Car le concours de gardien brigadier de police municipale, comme tous les concours de la fonction publique territoriale, doit garantir l'anonymat des candidats face au correcteur.
"Il n'y a aucun risque"
Au centre de gestion on juge que toutes les précautions nécessaires ont été prises. "Je ne prendrais pas le risque de donner des copies qui pourrait permettre de connaitre l'identité des candidats." assure Chamssidine Kalihini, le directeur général des services du centre de gestion avant d'ajouter "si toutes les copies ont été agrafées, il n'y a aucun risque. Il n'y a rien qui permet de penser que le centre de gestion pourrait fauter. Je défie quiconque de faire ça sans déchirer la copie. D'ailleurs les correcteurs sont des professionnels qui ont l'habitude de faire ça et ils ne vont pas prendre le risque de faire n'importe quoi sur un concours national."
On a contacté le centre de gestion de Lille. Là-bas, c'est au bâton de colle que l'entête est rendue anonyme, depuis l'arrivée du COVID, avant ça se faisait avec la salive. A Paris, place désormais à la dématérialisation. Les copies sont scannées et rendues anonymes informatiquement.
D'après nos informations, une enquête a été ouverte. Des constatations ont été effectuées par le commissariat de police, au sein du CNFPT et du centre de gestion. C'est dans ce dernier que les enquêteurs ont trouvé les copies. L'objectif vérifier si elles respectent ou non l'anonymat des candidats.