C'est un cri du coeur qu'Alain Chartier a adressé ces derniers jours à ses amis et clients du parc équestre d'Hajangua, à Dembéni. Gérant de la structure depuis le rachat survenu en octobre 2018, il explique que "cela fait trois mois que nous sommes pratiquement fermés".
Le centre et son personnel est au chômage technique mais les difficultés remontent à bien avant le début le blocage des routes par le mouvement des Forces vives. Alain Chartier pointe d'abord du doigt la délinquance environnante.
Insécurité, barrages...
Les familles ont peur d’emmener leurs enfants. Les associations, les écoles ou encore le pôle handicap... La plupart des partenaires historiques du centre ne peuvent plus se rendre au centre équestre à cause de l’insécurité, ce qui met évidemment à mal les activités.
"Tout a commencé par les caillasages de Dembéni et Iloni, des barrages de voyous, des incendies et des cambriolages, énumère-t-il. Puis, sont venus le sbarrages de Bandrélé et Tsararano. Nous sommes pris en étau".
50 000 euros de pertes
Et depuis, comme nombre de structures économiques à Mayotte, les difficultés s'accumulent. Au cours des dernières semaines, le gérant a eu bien du mal à nourrir ses 40 chevaux. Par manque d'approvisionnement, il a dû remplacer les granulés de son de blé par des granulés de luzerne.
"Les chevaux ont perdu entre 30 et 80 kilos", se désole-t-il tout en soulignant que le problème a été résolu depuis une semaine. Il chiffre ses pertes à hauteur de 50 000 euros. "Malheureusement, je crains que les délinquants ne reprennent leurs activités dès la fin des barrages", conclut-il.