L'hommeest à la tête d’une association d’agriculteurs et de cultivateurs. Leur "marcher agricole du dimanche" est devenu incontournable à l’image de celui qui se tient à Coconi : « Les principaux clients du GIASM sont des consommateurs de tous les niveaux sociaux qui viennent acheter à notre marché agricole ouvert tous les dimanches à Chirongui. »
-Ounrfani Ali Mari, quels sont les produits les pluies demandés ?
-Les produits les plus demandés sont de trois catégories : les plantes et les fleurs, les produits maraîchers (féliki gnongo), les légumes (majimbi locaux, manioc et bananes) mais aussi les plats cuisinés.
-Justement, est-ce que la banane et le manioc doivent figurer dans la liste des produits de première nécessité à Mayotte ? Le panier de la ménagère est entrain d’être repensé.
La banane et le manioc sont des produits du terroir. Ce sont des produits de première nécessité pour les Mahorais. Ils méritent d'être valorisés à Mayotte et à l'étranger.
Ounrfani ALI MARI, président du GIAM
-Est-ce votre groupement perçoit des aides, notamment de l’Europe ? Connaissez des agricultures qui en ont bénéficié ?
-Les agriculteurs qui en bénéficient ce sont ceux qui ont suffisamment de fonds de roulement, probablement COOPAC et le lycée de Coconi. En tout cas aucun des adhérents du GIASM n'en bénéficie.
-Vous considérez qu’il y a deux agricultures à Mayotte, des petits et des grands ?
-Mais bien sûr que oui, entre ceux qui collaborent directement avec les institutions et nous autres qui tentons de se débrouiller avec les moyens du bord (les mahorais)…
-Vous comptez alors sur la CAPAM ; est-ce que la Chambre d’agriculture, de la pêche et de l’aquaculture joue bien son rôle auprès des agriculteurs ?
-La CAPAM est un outil de développement économique incontournable pour Mayotte. Bien qu'elle soit malmenée, elle est la seule structure dans ce domaine que j'accorde toute ma confiance. D'ailleurs, grâce à elle et la FMAE, on a réussi à organiser localement la journée mondiale de l’alimentation.
Et pourtant, Ounrfani Ali Mari ne se laisse pas abattre. Il croit encore à une agriculture qui nourrirait tous les habitants de Mayotte : « Pour moi, la souveraineté alimentaire ce serait un objectif à atteindre malgré les difficultés. »