Le vote des outremers, un scrutin qui fait le tour du monde

L’organisation du scrutin présidentiel  en outremer a toujours été un casse-tête à cause du décalage horaire entre les territoires répartis tout autour de la planète. Jusqu’en 2007, tout le monde devait voter le même dimanche, ce qui engendrait des situations absurdes

L’exemple le plus marquant était Tahiti avec ses 12 heures de décalage par rapport à la métropole. Quand il est 8 heures du matin à Tahiti, il est 20h en France. Ce qui signifie qu’au moment même où l’on ouvrait les bureaux de vote tahitiens, le résultat était déjà donné en France. Autrement dit, les polynésiens savaient que leur vote ne servirait à rien puisqu’on connaissait le nom du président avant même qu’ils ne glissent leur bulletin dans l’urne.

Cela expliquait en partie la forte abstention. RFO, à l’époque, et tous les autres médias avaient l’interdiction de divulguer le résultat national pour ne pas influencer les électeurs. Même si l’internet n’était pas encore là, le téléphone marchait bien ce jour-là pour révéler le résultat soi-disant secret. Aux Antilles et en Guyane, c’est à la mi-journée que le nom de l’élu était connu alors que l’on votait encore

Il y a donc eu une réforme : depuis 2007, on vote le samedi dans ces régions

En remontant les fuseaux horaires, le samedi matin St Pierre et Miquelon accueille le premier électeur français, ensuite ce sont les Antilles et la Guyane, puis la Polynésie. Tous ces territoires votent le samedi avec un problème : le règlement qui veut que la propagande électorale s’arrête à zéro heure la veille du scrutin. C’est-à-dire dans ce cas le jeudi à minuit.

Or ce n’est pas possible avec les moyens de communication modernes. Les satellites de télévision et surtout l’internet continuent à diffuser la campagne nationale en France le vendredi jusqu’à minuit

Teura Iriti vote

Pour les territoires dans l’autre sens des fuseaux horaires, il faut aussi s’adapter

A 18h00 quand on a fini de voter, il faut attendre 22h à la Réunion, 21h à Mayotte avant de connaître les résultats, même les résultats locaux. Quelques heures de patience, c’est gérable. C’est plus difficile en Nouvelle Calédonie où il faut attendre 5h00 le lendemain, le lundi matin,  pour divulguer les résultats locaux alors que le dépouillement est terminé depuis belle lurette. Les Calédoniens, Wallisiens et Futuniens n’ont pas de soirée de résultats, mais une matinée électorale à la télévision. La terre est ronde…on n’y peut rien.

Urne recevant les bulletins des votants (image d'illustration).