Les 52 clandestins malgaches interceptés au large de Mohéli de retour à Madagascar

Moheli
L’Etat comorien a purement et simplement décidé de les refouler, histoire de montrer l’exemple à ceux qui voudraient faire comme eux. Plusieurs dizaines de continentaux qui voudraient se rendre à Mayotte sont actuellement logés et nourris à Mutsamudu aux frais du contribuable comorien, ainsi que 23 malgaches.

Les 52 malgaches refoulés au départ d’Anjouan sont bien arrivés à Madagascar. Dimanche, c’est à bord d’un bateau réquisitionné par le procureur de la république de Mutsamudu, le « Chamda », que les clandestins ont effectué le voyage retour. Selon une source sécuritaire, contactée au téléphone, le navire aurait été remorqué de force par la Garde côtière comorienne jusque dans les eaux territoriales malgaches. Des civiles indiquent d’ailleurs que le commandant de bord du Chamda, un malgache et un comorien aurait été violenté par les forces de l’ordre parce que refusant d’obtempérer à la réquisition du parquet.

Les péripéties de ces infortunés débutent il y a 2 semaines. Le garde-côte comorien intercepte alors le Ville de Fomboni au large de Mohéli. A bord, il y a près de 100 passagers dont 52 clandestins malgaches. Le reste était soit des comoriens soit des malgaches en situation régulière ici.

Durant 15 jours, les clandestins sont restés au port de Mutsamudu jusqu’à leur expulsion dans leur pays, dimanche. Par cette opération, les autorités espèrent dissuader tout malgache qui voudrait se rendre aux Comores en dehors des voies légales.

Un officier explique que l’Etat comorien n’a clairement pas les moyens techniques, humains, financiers pour prendre en charge des migrants. « Nous avons en ce moment plusieurs dizaines de continentaux. Ils sont logés et nourris à l’École de Police. Si quelques-uns ont accepté de se retourner dans leurs pays, d’autres ont refusé. Leur destination finale est Mayotte, Anjouan étant un point de transit », fait-il savoir.

A côté de cela, il y aurait 23 malgaches, actuellement logés à l’hôtel Al Amal et pris en charge par l’Etat comorien. Eux aussi refusent de partir. Certains veulent rester ici, d’autres se rendre à Mayotte. Mais en attendant, ils coutent beaucoup d’argent à un pays qui n’est clairement pas préparé à accueillir des migrants.