Les Mabedja, des Franco-Comoriens, sont venus spécialement de France pour organiser des manifestations contre la vie chère, les violences sexuelles ou encore les inégalités sociales. Celle prévue ce vendredi n’a pas eu lieu, sans doute à cause de la présence des forces de l’ordre.
A la place de la manifestation prévue par Mabedja, des pierres et des pneus posés à même la chaussée par des citoyens en colère. En effet, à Moroni, la présence disproportionnée des gendarmes a empêché tout rassemblement. Des attroupements s’étaient formés non loin de la place de l’indépendance, dispersés par l’usage de grenade lacrymogènes. Les commerçants qui avaient leurs boutiques ouvertes ont prestement quitté les lieux. Ce qui fait qu’entre 13 et 17h ce vendredi, les activités commerciales étaient très réduites. Durant ce laps de temps, il y a eu également beaucoup d’arrestations.
Un dispositif sécuritaire impressionnant
Plus tôt dans la matinée, le tout nouveau ministre de l’intérieur, Fakridine Mahamoud, a convoqué un point de presse. Ce n’était pas pour parler des Mabedja, le sujet du moment, mais des journalistes français, refoulés ce jeudi, de l’aéroport Prince Said Ibrahim vers Addis Abeba. Pour le premier flic, leur refoulement se justifie par un élément.
Malheureusement, les deux journalistes n'ont pas fait la demande d'agrément. N'étant pas en possession de l'agrément, ils n'ont pas pu entrer sur le territoire comorien.
En réalité, les pouvoirs publics soupçonnaient les deux journalistes de s’être rendus à Moroni dans l’unique but de couvrir la manifestation prévue ce vendredi. En début de soirée ce 3 septembre, un important dispositif sécuritaire était toujours visible dans la capitale.
Ce samedi, une source sécuritaire a déclaré qu’il y a eu 30 interpellations vendredi pour 9 arrestations. Un chiffre très probablement sous-évalué, selon d’autres sources.
Pour rappel, deux leaders des Mabedja, Farhane Attoumane et Chamouin Soudjay sont arrêtés depuis le 26 août pour « association de malfaiteurs en vue de commettre un attentat. Ils seront présentés devant un juge ce lundi à Moroni.