Les bouteilles d'eau pour répondre à la crise

Eau en bouteilles
Mayotte fait face à une crise de l'eau historique cette année, marquée, comme depuis 2017, par des coupures hebdomadaires qui doivent continuer à s'intensifier.

"On peut garantir que chaque mahorais aura accès à l'eau potable" la phrase est signée Gérald Darmanin, samedi en haut de la retenue collinaire de Combani alors que la capacité en eau des deux retenues est estimée, aujourd'hui, a moins de 35%. "Ça pourrait le faire, c'est la guerre à la sécheresse, la République ne laissera pas mourir de soif ses enfants" a renchéri Jean-François Carenco, le ministre délégué aux Outre-mer.

Mayotte va donc vivre avec l'eau en bouteille. Elle sera par exemple distribuée à chaque élève, tous les jours, dès la rentrée. Importée, de l'hexagone, de La Réunion (soumise à l'octroi de mer en quittant le département voisin) et bientôt de Maurice. "On est en train d'imaginer quelque chose de plus massif avec La Réunion" a notamment promis le Ministre de l'Intérieur.

L'eau en bouteille, on la retrouve aujourd'hui, dans l'une des grandes surfaces, pour la moins chère à 70 centimes d'euro contre 88 centimes, en mars dernier. Baisse de prix permis par la suspension de l'octroi de mer sur les bouteilles d'eau depuis six mois et pour les six prochains mois.

Gérald Darmanin promet également à partir du 15 juillet "un contrôle des prix de l'eau". C'est logiquement déjà en vigueur avec le Bouclier Qualité Prix qui bloque le prix de certaines marques d'eau dans certains magasins. Charles Henri Mandallaz, le président de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie, demande également à ce que ce contrôle dissuade "certains qui n'ont pas beaucoup d'états d'âme à faire un business parallèle en important massivement à des prix trop élevés."

D'ici la fin de l'année, dans l'urgence, Mayotte doit se doter de deux stations d'osmoses inverse pouvant produire jusqu'à 1 400 mètres cubes d'eau après avoir pompé l'eau de mer. Les études sont en cours pour connaître leur emplacement. Elles ne pourront pas répondre à la consommation quotidienne qui peut atteindre jusqu'à 42 000 mètres cubes. L'usine de dessalement annoncée à Ironi Bé doit sortir de terre fin 2024 accélérant le calendrier de trois ans. Celle de Pamandzi doit produire d'ici la fin de l'année 4700 mètres cubes contre 3600 aujourd'hui, elle qui n'a jamais tourné à 100% de ses capacités.