Les candidats à l’assaut des réseaux sociaux

La campagne du 1er tour s’achève ce vendredi soir à minuit. Samedi, veille du vote, les candidats ne pourront plus s’exprimer sur les médias radio et télé. Il y a cependant un espace très vaste qui échappe à cette règlementation : les réseaux sociaux. Les politiciens s’y investissent de plus en plus.

Facebook et Twitter sont presque déjà devenus des outils du passé. Maintenant on chasse tous azimuts sur Instagram, Twitch et même Tik-Tok pour aller chercher les plus jeunes. Le gros avantage des réseaux par rapport à la télé ou la radio est qu’il n’y a pas de contrôle ni de limitation du temps de parole. Le candidat peut dire ou écrire tout ce qu’il veut, au risque de saouler son auditoire, mais c’est son problème, aucune autorité ne lui reprochera d’en faire trop.

Parmi les hommes politiques du moment, Jean-Luc Mélenchon a pris une longueur d’avance dans ce domaine. Le leader de la France Insoumise a le plus grand nombre d’abonnés sur Youtube, 730 000 et il l’utilise depuis longtemps, même hors campagne électorale. Marine le Pen est aussi une des pionnières sur Facebook. Déjà dans les années 90 le Front National était un des rares partis à avoir son site internet. Plus récemment Eric Zemmour a aussi pleinement utilisé les réseaux pour faire naître son mouvement « Reconquête ».

Tous essaient aujourd’hui de créer ou carrément s’introduire dans des groupes Watsapp ou Telegramm afin d’y faire partager leurs messages entre le plus grand nombre possible d’internautes.

La majorité des jeunes en âge de voter ne s’informe que sur les réseaux

Les candidats à l’assaut des réseaux sociaux

L’utilisateur type de Facebook sur smartphone passe son temps à dérouler son fil d’actualité à l’aide de son pouce et ne s’arrête que si un message, une image, attire son attention. C’est assez rarement le cas s’agissant des politiques. La plupart d’entre eux diffusent sur les réseaux les mêmes affiches que l’on peut voir partout dans les rues. Ils peuvent récolter des « j’aime » ou des icônes de grimaces de désapprobation.

Quand les internautes prennent le temps d’écrire un message, c’est souvent pour insulter, se moquer, protester, et rarement pour faire un commentaire argumenté ou poser une question intelligente. Le graal pour le candidat : c’est le partage. Quand un internaute partage une publication, on sait déjà qu’elle va sauter d’abonné en abonné. Est-ce que cela se conclura des bulletins dans l’urne ? Cela reste à prouver.

Les réseaux sont accusés de favoriser les idées les plus extrémistes

Cette affirmation est plutôt vraie, parce que les réseaux permettent à des personnes de s’exprimer là où elles ne pourraient pas le faire dans les médias traditionnels. Mais il peut y avoir une utilisation vertueuse et intelligente des réseaux.

On cite souvent en exemple la campagne de Barak Obama aux Etats-Unis en 2008. Le président américain a su utiliser toutes les dimensions de l’outil numérique en individualisant les messages, engageant un véritable dialogue avec les électeurs, et il a continué ainsi tout au long de sa présidence.

C’est un exemple qui pourrait inspirer beaucoup de candidates et candidats dans cette jungle impitoyable des réseaux.