Ils sont peu nombreux aujourd'hui à faire grève devant le rectorat, un mois après avoir annoncé, le 9 octobre dernier, une grève illimitée pour revendiquer l'augmentation de l'indexation des salaires. Parmi les grévistes du jour, on retrouve Rivomalala Rakotondravélo. "Il s'agit pour nous déjà, de traiter les gens sur un pied d'égalité. A Mayotte, vous avez plusieurs agents qui touchent différents taux d'indexation. "
Aujourd'hui, le taux d'indexation s'élève à 40% dans le département et ceux depuis 2017 après avoir été mis en place en 2013 suite à une grève générale dans la fonction publique. Les enseignants demandent que ce taux soit, désormais, augmenté et "au-delà de ce qui se pratique à La Réunion (53%), puisque les conditions de vie à Mayotte sont plus difficiles que dans le département voisin."
Le Ministre Vigier, en visite à Mayotte depuis ce mercredi, doit rencontrer les concernés en fin de journée ce jeudi. Son entourage précise que " la demande est légitime mais ce n'est pas de sa responsabilité" d'augmenter ou non le taux d'indexation, c'est celle du ministre de la fonction publique Stanislas Guérini. Le ministre des Outre-mer "peut se faire le porte-voix des mahorais et c'est ce qu'il fera" ajoute son entourage.
Les lignes auraient-elles bougé alors que le dispositif avait été étrillé dans un rapport de la cour des comptes en septembre dernier, expliquant notamment que l'indexation des salaires ne renforce pas l’attractivité des emplois à Mayotte.
La CGT Educ'Action, de son côté, ne fait pas partie de l'intersyndicale. Elle milite plutôt pour une augmentation du point d'indice des salaires "pour que tout le monde en profite, ainsi qu'aligner le SMIC sur celui de l'hexagone" annonce son secrétaire général, Bruno Dezile. Il rappelle qu'en 2013, lors de l'annonce de la mise en place de l'indexation, "cela avait entraîné des augmentations de prix et de loyers, ça risque de creuser encore un peu plus l'écart au sein de la population".
Quid également des différentes primes que touchent les fonctionnaires à Mayotte ? On pense, notamment, à l'indemnité de remboursement partiel des loyers, qui n'existe pas à La Réunion par exemple. Sera-t-elle maintenue ? " Nous, c'est ce qui nous inquiète, ça peut remettre en cause d'autres droits à côté. Les collègues, qui viennent ici, gagnent beaucoup plus que dans les départements et territoires d'outre-mer grâce à des avantages qui n'existent qu'ici" explique Bruno Dezile.