-L’UDAF sort souvent de son « domaine d’action » pour alerter les autorités en matière de sécurité et des violences à Mayotte. Dans votre dernière lettre ouverte au président de La République, vous faites des propositions. Vous attendez à ce qu’il vous réponde ou vous vous placez dans la position d’un lanceur d’alerte ?
-Nous attendons bien entendu une réaction ou réponse du président de la République et du ministre de l’Intérieur. Cette interpellation est le fruit du travail du conseil d’Administration de l’UDAF. La réponse des autorités parisiennes est capitale et pourra certainement rassurer les nombreuses familles que nous suivons au quotidien.
-Justement, est-ce la sécurité est une des préoccupations premières des familles mahoraises que vous accompagnez ?
-Les UDAF est une fédération des associations familiales. La principale mission de ces dernières reste la défense des intérêts matériels et moraux des familles. La sécurité fait partie bien entendu des besoins de tout à chacun. Par conséquent l’UDAF considère que la sécurité est une préoccupation majeure de l’institution.
-Le président du département et les parlementaires ont rencontré le président de La République. Il s’agit, explique-t-on, de trouver « une nouvelle méthode, en donnant aux acteurs de terrain les marges d’action nécessaires à l’invention de solutions sur mesure, en s’appuyant sur les atouts de chaque territoire et l’expérience de ceux qui l’animent ».
Est-ce que vous aimerez prendre part à cette nouvelle démarche qui s’ouvre, vous qui êtes justement, des acteurs du terrain ?
-Nous sommes très favorables à cette nouvelle méthode qui consiste à associer pleinement les acteurs de terrain. C’est une vieille revendication de l’UDAF et de son réseau. Bien entendu ce sont nos associations qui connaissent mieux le terrain et qui sont en quelque sorte les experts des réalités sociales. Le fait de les associer sur les sujets qui touchent à la société, permettra à notre territoire de gagner en temps et en efficacité.
-Le ministre en visite à Mayotte a annoncé l’ouverture future à Mayotte d’un « lieux de rééducation et de redressement » avec un d’encadrement de type militaire destinés aux enfants, « qui n’ont pas de parents ou si peu ». Qu’elle est votre position sur cette proposition ?
-Etant donné qu’il n’existe pas forcément de lieux identifiés pour ce type de population, mettre en place ces lieux de rééducation et de redressement est une bonne chose. Par contre c’est sa gestion qui nécessite des réflexions poussées. En effet, il faut penser à associer l’ensemble des instances publiques, privées et même religieuses pour la gestion et l’administration de ces lieux.
-Le 19 août dernier, le Garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, a lui annoncé la création d’un Centre Educatif Fermé et le communiqué précisait : « Ce nouveau CEF vient ainsi répondre aux enjeux démographiques de l’île et aux besoins exprimés par la juridiction en termes de placement judiciaire. »
Est-ce que vous partagez la satisfaction exprimée par des associations caritatives ?
-L’UDAF n’a pas à réagir sur la satisfaction de ces associations. Elle donne juste son avis sur le sujet. Nous reprenons la même analyse que pour les lieux de rééducation et de redressement. Ensuite avancer des annonces n’est pas la chose la plus compliquée. Nous attendons sa réalisation et nous souhaitons être pleinement associés.
-Monsieur le président, Mayotte vient de vivre une rentrée scolaire relativement normale après les deux ans de Covid. Est-ce que vous en êtes satisfait ?
-Si nous restons juste sur l’aspect du COVID, c’est une excellente bonne rentrée car elle a lieux sans aucune restriction. Par contre nous avons connu toujours les mêmes sujets qui reviennent tous les ans à savoir : la surpopulation, des enfants privés de l’école, des établissements décriés etc. L’insécurité est également à mettre sur cette longue liste.
-Quels sont les grands projets de l’UDAF Mayotte pour cette année ?
-Notre institution ambitionne sur plusieurs sujets :
- Son projet immobilier pour regrouper tous ses services sur un même lieu. C’est en gros la construction de l’UDAF de demain
- La convention avec l’ensemble des acteurs qui interviennent sur la politique familiale
- Le projet de jumelage avec l’URAF OCCITANIE