Les frontières maritimes de Mayotte mieux surveillées

Des kwassas sont renvoyés vers leur pays d’origine, principalement à Anjouan dans l'Union des Comores. Un bouclier maritime est déployé pour éviter l’arrivée de personnes contaminées par le Corona virus.
 
L’information est passée presque inaperçue : des embarcations transportant des passagers clandestins ont été refoulées vers leurs lieux de départ par les forces de l’ordre au large des côtes mahoraises. La surveillance s'est accrue avec selon toute vraisemblance la participation d'un patrouilleur de la Marine Nationale, dans les jours à venir.

Dans un premier temps, il avait même été décidé d'interrompre toutes les activités économiques dans et en dehors du lagon pour faciliter le travail des forces de l'ordre, avant que les pêcheurs professionnels mahorais n'obtiennent de pouvoir maintenir leurs sorties. 

C’est une grande nouveauté puisque les images les plus fréquentes à Mayotte sont celles montrant des personnes recueillies et embarquées dans les intercepteurs et leurs kwassas remorqués jusqu'à Dzaoudzi.
S'agit-il d'une nouvelle étape dans la lutte contre l’immigration clandestine par la mer ou bien la pratique en cours s’arrêtera à la fin de la pandémie du Covid 19 ?

Depuis des années, les responsables politiques de Mayotte demandaient le déploiement de tels moyens, sans succès.
Le moment venu, il va falloir faire les comptes et comparer les coûts :  continuer les refoulements des kwassas depuis le large de l’île au lagon et maintenir une force de dissuasion revient-il plus cher que la politique qui était en vigueur avant la crise du Covid 19.

Il faudra cependant prendre en compte une donnée très importante que la France ne peut pas maîtriser. Le gouvernement comorien a, lui aussi, mis en place une politique de lutte contre les échanges hors contrôle entre les îles, dont les départs de kwassas vers Mayotte à partir des plages anjouanaises.

En tous les cas les mahorais auront vu que l’Etat a les moyens de mettre en oeuvre une politique plus efficace de lutte contre l’immigration clandestine entre l’Union des Comores et le département de Mayotte.