À l'agence Hamaha Rent, dans le quartier des Hauts-Vallons, Naïl Djaffar photographie les véhicules endommagés. Une activité fréquente pour ce salarié de cette agence de location. "Ça, c'est la voiture louée par client professionnel qui travaille à Koungou et rentre tous les soirs vers 19h aux Hauts-Vallons", raconte ce chargé de location devant un utilitaire au pare-brise fracturé. "Un soir en décembre, il a décidé d'ouvrir un peu plus tard et quand il est rentré vers 21h, il s'est fait caillasser vers la prison de Majicavo."
Un cas loin d'être isolé, sur la centaine de voitures garées au sein de l'agence, la moitié n'est pas en état de rouler "parce qu'ils ont des sinistres, dont la plupart sont dus à des caillassages." Si cette situation n'est pas nouvelle, elle entraîne parfois des difficultés pour proposer les modèles demandés par les clients. Il prend pour exemple une voiture à la vitre brisée. "Elle n'a même pas 10.000 km au compteur alors que c'est un modèle très demandé", poursuit le chargé de location. "Malheureusement, elle dort là depuis deux, trois mois, car c'est compliqué d'avoir les vitres pour les remplacer."
Des clients plus prudents
Si la situation est habituellement plus calme durant les vacances, les barrages n'ont pas impacté la fréquentation de l'agence. "On a surtout des clients plus précautionneux, qui demandent plus d'information sur les assurances, les franchises à payer en cas de bris de glace, même si on l'annonce dès le départ", précise Daniel Djoma, le responsable d'exploitation. "Ils nous interrogent aussi sur les barrages, mais c'est tellement aléatoire qu'on ne peut pas vraiment les aiguiller dessus."
Cette agence n'a pas encore reçu les tarifs de ses assurances pour l'année 2024. Un secteur particulièrement sollicité dans le département, les demandes d'indemnisation sont par exemple en hausse de 15 à 20% sur un an au sein d'Ylang Assurance. "Au niveau caillassages, c'est pratiquement quotidien, ce qui entraîne une hausse des dossiers à ouvrir et à traiter", explique Master M'zé Mogné, le directeur. Si au sein de l'agence, la hausse des coûts est compensée par l'augmentation du nombre de contrats, nationalement, les cotisations devraient augmenter de 3,5% cette année.