Les maternités de Dzoumogné et Mramadoudou fermées, les élus et la population réagissent

Depuis le 3 juillet, les maternités de Dzoumogné et de Mramadoudou ne sont plus fonctionnelles. Une décision radicale, prise par le centre hospitalier de Mayotte, justifiée par le manque de personnels de santé. Face à la situation, les élus et la population donnent leur avis.

La fermeture de ces deux maternités impacte directement la vie des mahorais. Devant le dispensaire Jacaranda, les avis l’attestent « C’est difficile pour nous qui accouchons, il y aura beaucoup de problèmes à cause de ces fermetures ». D’autres insistent sur l’importance d’un suivi médical pendant une grossesse. « C’est regrettable, c’est un moment important la grossesse notamment le suivi jusqu’à
l’accouchement ».

Cependant pour d’autres encore, les fermetures sont justifiées « ils ont raison de fermer les maternités parce qu’elles ne sont pas entretenues {…} les médecins sont agressés sur la route, certains préfèrent quitter Mayotte ».

« Si on est déstabilisé à Mayotte, le premier responsable c’est l’État »


L’action du CHM révolte les élus. Pour certains conseillers départementaux, cette décision a été prise sans qu’ils ne soient informés. Exprimant sa colère, Alain Sarment, conseiller départemental de Bandraboua, rejette la faute sur l’État. Il dénonce également les conditions de travail des sages-femmes à Mayotte. « Ici les sages-femmes travaillent à la chaîne comme à l’usine {…} Si on est déstabilisé à Mayotte, le premier responsable c’est l’Etat. Il y a beaucoup de choses qu’il
aurait pu faire pour qu’on n’arrive pas dans cette situation. Quel est le fonctionnaire qui viendra à Mayotte ? Quelle est la sage-femme qui viendra à Mayotte avec une indexation aussi faible par rapport à la Réunion ? ».

Mariam Saïd Kalam, conseillère départementale de Chirongui, estime que la situation était pourtant prévisible. Rien n’a été fait pour éviter d’en arriver là poursuit-elle. « On nous explique ça par un désert médical … mais 10 000 naissances par an pendant 5 ans ça suppose des moyens supplémentaires ».

Abdoul Kamardine est conseiller départemental du canton de M’tsamboro. Il oriente sa réflexion vers la mise en place de filière de formation dans le domaine de la santé. « Ce sera une façon pour nous de former nos jeunes pour venir prendre les responsabilités dans le domaine médical ».

Seulement 3 maternités (Kahani, Mamoudzou et Petite-terre) sont opérationnelles actuellement et le taux de natalité continue d’augmenter. L’INSEE a recensé 10730 naissances en 2022.