Les quartiers SIM ne sont plus des « Mzungus-lands »

Ahmed Ali Mondroha, Directeur général de la SIM, société immobilière de Mayotte
La SIM, principale société immobilière de Mayotte, collabore étroitement avec les collectivités locales en matière de politique d'aménagement et de logement. Des entreprises de gestion immobilière se sont installées sur le département et la part des locations de particulier à particulier n’est pas, non plus, négligeable, sans remettre en cause son rôle prépondérant.

Ahmed Ali MONDROHA, est-ce que la SIM arrive toujours à satisfaire les nombreuses demandes qui lui sont adressées ?

En général nous arrivons à satisfaire toutes les demandes de logements qui nous arrivent sauf quelques cas qui concernent surtout la zone très tendue de Mamoudzou. En effet, l’activité économique étant concentrée à Mamoudzou, la demande de logement est importante et le délai d’attente y est un peu plus long que dans les autres zones.

Justement, est-ce que vous encouragerez des agences immobilières à venir à Mayotte ?

Ce n’est pas vraiment notre rôle de faire venir des agences immobilières. A noter qu’il existe déjà d’autres agences immobilières sur l’île. Cependant, nous sommes de très loin leader sur notre marché avec notre parc qui avoisine les 2 500 logements.

Les particuliers qui louent des maisons ; vous les considérez comme des concurrents ou bien vous n’êtes pas sur le même créneau ?

C’est effectivement une forme de concurrence mais nous pensons que nous ne jouons pas du tout dans la même catégorie. En effet, le particulier qui loue un logement n’a pas du tout notre organisation, qui est nécessaire pour assurer le « service après-vente ».

Pratiquement, chaque commune, sinon chaque village de Mayotte a son « quartier SIM ». Ils sont la plupart du temps habités par des fonctionnaires expatriés, c’est votre volonté ou bien celle des maires ?

Aujourd’hui nos quartiers ne sont plus peuplés que d’expatriés.

Avec le temps, une certaine mixité sociale s’est installée, et nous faisons en sorte de l’encourager pour ne pas créer des ghettos, jadis appelés « Mzungu land ».

Ahmed Ali Mondroha Directeur général de La Société immobilière de Mayotte

Ahmed Mondroha, est-ce que la SIM est un acteur économique comme un autre à Mayotte ou bien un outil à la disposition des décideurs politiques mahorais pour l’aménagement ?

La SIM est effectivement un outil au service des mahorais avec des missions d’intérêt général, notamment elle doit produire du logement social en masse pour répondre aux besoins de la population. Nous travaillons en collaboration avec toutes les collectivités qui le souhaitent.

Enfin, le foncier est considéré comme étant un frein, un obstacle sérieux au développement de Mayotte. Comment procède la SIM, principal bâtisseur du département ?

Il est vrai que dans le cadre de notre activité de construction, nous manquons cruellement à Mayotte de foncier aménagé. Souvent, nous sommes amenés à densifier dans nos propres quartiers par des opérations de démolitions-reconstructions. Nous travaillons également avec des promoteurs privés par l’achat d’opérations en VEFA (Vente en l’Etat Futur d’Achèvement).