Les taxis sont inquiets pour l'avenir de leur profession

Les taxis de Mayotte pointent du doigt le laxisme des autorités envers les taxis illégaux (taxis mabawa) et les motos taxis.
Embouteillages, concurrence déloyale, zèle du contrôle des policiers, les obstacles à l'exercice de la conduite des taxis sont nombreux selon les professionnels. Ils se sont rassemblés ce dimanche pour tenter de trouver des solutions qui pérenniseraient leur métier.

Se déplacer d'un lieu à un autre relève parfois du parcours de combattants quand on n'a pas de véhicule pesonnel à Mayotte. L'offre des transports publics n'existe pas, il faut donc se résoudre à prendre les taxis-ville ou taxi-brousse. Mais l'attente peut être longue.

Moi j'habite à Mtsapéré. Si je veux aller à Acoua, je fais comment ? S'il n'y a pas de taxis officiels, bien évidemment que je prendrais un taxi clandestin. Lui, il pourra me mener à destination. Les taxis normaux, parfois à midi, quand tu veux les prendre, les chauffeurs te disent qu'ils vont se reposer.

Gaël, client de taxi

 

Les clients disent préférer les taxis officiels, mais ils trouvent qu'ils ne sont pas assez nombreux et surtout refusent parfois d'emprunter certains trajets.

Les contrôles routiers selon les chauffeurs de taxis font fuir leur clientèle, surtout les passagers en situation irrégulière à Mayotte.

Moi, je préfère les taxis officiels. Eux au moins, ils ont leurs papiers et quand la police arrête le véhicule, on n'a pas de problème. Les taxis mabawa me font peur car ils n'ont pas l'autorisation de transporter des passagers.

Chambati Saïd M'déré, cliente de taxi officiel

 

Les taxis mabawa et moto taxis, une concurrence jugée déloyale

Et justement, les chauffeurs de taxis dénoncent la prolifération de taxis clandestins et de moto ou scooter taxis, qui exercent une concurrence déloyale.

Déjà, avec les embouteillages, on ne travaille plus, les trajets sont réduits. Et avec les taxis clandestins, on a trop laissé faire, il y en a trop ! Chaque voiture privée est devenu un taxi, ils ne paient aucun droit pour le transport de passagers. La police préfère nous contrôler nous et nos passagers plutôt que s'attaquer à eux. Tout ça fait que nous roulons à perte !

Abdallah Mohamed Bacar, secrétaire général de l'association des taxis du Centre-Nord

 

Le métier n'attire plus, il ne rapporte plus selon les professionnels. Il faut donc agir pour sauver ce qui peut l'être. Ils se sont rassemblés ce dimanche au pac Mahabou à Mamoudzou.

Les chauffeurs de taxi comptent bien défendre leurs intérêts jusqu'au bout quitte à manifester et perturber la circulation dans les semaines à venir.

On ne peut pas rester les bras croisés et il faut se battre. Personne ne viendra défendre le métier si ce n'est nous-mêmes.

Abdallah Mohamed Bacar

 

Les chauffeurs de taxi affirment assurer une mission de service public en l'absence transports en commun publics. Par conséquent, ils souhaitent être subventionnés pour compenser leurs pertes. Et ils comptent se faire entendre dans les prochaines semaines, y compis en manifestant sur les routes.