Mohamed BACAR , ancien Président des Jeunes UMP et membre actuel de " Les Républicains " vient de publier une lettre ouverte dans laquelle il demande à Mansour KAMARDINE, président de " Les Républicains" de Mayotte, de résoudre la crise au sein de la majorité du Conseil départemental.
LETTRE OUVERTE DE MOHAMED BACAR , Ancien Président des Jeunes UMP, Membre de " Les Républicains " :
" Face à la crise grave que traverse en ce moment même notre département, je déplore que les responsables de notre parti, en premier rang desquels son Président, Mansour KAMARDINE, se comportent de manière aussi passive.
Comment expliquer qu’une affaire qui déstabilise autant notre conseil départemental depuis le milieu du mois d’octobre n’ait pas provoqué le moindre début de réaction de la part de celui qui est aujourd’hui le président de notre famille politique, alors que la crédibilité et j’ose même dire, l’intégrité de notre famille politique au niveau du département est en jeu ?
Je constate que depuis le début de cette affaire, Mansour KAMARDINE ne s’est affiché que pour organiser sa propre campagne en vue des législatives de 2017, quand il n’était pas occupé à faire la promotion de celle de M. JUPPE dans le cadre des primaires de la droite et du centre en vue des présidentielles à intervenir.
Il n'échappe d’ailleurs à personne que sous couvert de faire la campagne de M. JUPPE, Mansour KAMARDINE organise en réalité sa propre campagne et que ce soutien n’est en réalité que stratégique.
Mais pourquoi se braque-t-il si aveuglément sur la campagne de 2017, quand notre département brûle et que les flammes menacent d’emporter notre famille politique au sein du département ? L’actualité brûlante n’est-elle pas au moins toute aussi importante et ne requière-t-elle pas une intervention de sa part ? Les intérêts de Mayotte et des mahorais passeraient-ils après sa propre réélection ? Comment prétendre être capable de mener la construction d’une alternance crédible quand on est incapable de gérer les crises qui secouent le parti ?
Les adhérents de notre famille politique s’attendaient à avoir un président qui mette son leadership à son service, dans une politique efficace pour Mayotte et aujourd’hui, je suis au regret de constater que nous sommes bien loin du compte.
Les conditions dans lesquelles Mansour KAMARDINE a été élu à la présidence du parti ont été très critiquées. Ces critiques ce n'est pas moi qui les ai inventés, elles proviennent des militants du parti qui ,au lendemain des élections, ont, pour beaucoup, manifesté leur déception sur l'organisation de ce scrutin. De nombreux militants n'avaient pas été en mesure de voter après avoir fait la queue, pendant plusieurs heures ,dans les deux seuls bureaux de vote prévus à cet effet.
Ces difficultés ont été reconnues par M. KAMARDINE lui-même ,dans son communiqué de presse du 3 février 2016, actant le résultat du scrutin. Je suis convaincu qu'il existe une majorité silencieuse sur ce sujet qui, souhaitant ne pas nuire à l’image et à l’action du parti, ont fait le choix de se ranger derrière lui et de respecter l'image d'unité dont les militants LR avaient besoin pour la crédibilité de notre mouvement.
J’aurai pensé que, compte tenu de ces efforts consentis par les militants pour une famille politique rassemblée et unie au service de Mayotte, Mansour KAMARDINE aurait délaissé ses intérêts personnels pour travailler au sein de notre famille au service de notre population. Il n’en est rien.
Aujourd’hui, la plupart des militants déçus par ce manque de leadership à la tête de notre formation politique constatent amèrement que pour Mansour KAMARDINE, la présidence du parti n’était qu’un tremplin pour mieux organiser son retour à l’Assemblée Nationale en 2017.
D’ailleurs, il est étonnant que Mansour KAMARDINE ait conservé son poste de président alors que la raison aurait commandé qu'il démissionne dès le lendemain de l'annonce de sa candidature. Je suis d’avis que son maintien ne permet pas l'équité entre les différents candidats à la candidature. Ces derniers ont tous récemment été reçus à un grand oral pour exposer leurs projets respectifs devant le président-candidat. Et même s'il a été annoncé que le choix du candidat sera effectué par Paris, Mansour KAMARDINE, président du parti, est nécessairement le candidat le plus proche des instances parisiennes.
Comment penser, dans ces conditions, que le processus de désignation du candidat puisse offrir toutes les garanties d'impartialité attendues par ses concurrents que par les militants ?
De plus je m’interroge sur les motivations ayant conduit Mansour KAMARDINE à souhaiter retourner à l’assemblée nationale. Pour quoi faire ?
Lorsqu’en juillet 2016 il est intervenu sur le plateau de la matinale de KTV pour y expliquer sa décision de candidater à la candidature du parti pour la députation, Mansour KAMARDINE a justifié son choix par sa volonté de « booster l’économie locale », « désenclaver Mayotte au niveau aérien, routier, et portuaire, repenser le système éducatif », précisant que « les chantiers sont nombreux à Mayotte ».
Tous ces sujets sur lesquels il entendait apporter une amélioration ne relèvent-t-ils pas de la compétence du Conseil départemental ? Et n’est-ce pas justement lui qui tient les ficelles de la majorité départementale par l’intermédiaire de ce cabinet dont plus personne ne veut et qu’il a lui-même fait installer autour du président SOIBAHADINE ?
N'est-ce pas au contraire en étant à l'impulsion d'un véritable travail collectif de fond au service de la majorité départementale dont il a le contrôle, qu'il serait parvenu à améliorer les choses sur les sujets qu'il a cités ?
Mansour KAMARDINE pourrait mettre ses compétences et son expérience d'ancien parlementaire au service de notre département et plus particulièrement au service de la majorité départementale. Malheureusement ça n'a jamais été le cas. Il n’a toujours été animé que par une seule obsession : celle de retourner à l’Assemblée Nationale après en avoir été éjecté par Abdoulatifou ALI.
De même, Mansour KAMARDINE prétendait, pour justifier sa volonté de candidater, vouloir améliorer notre système éducatif. Or s'il est vrai que cette amélioration dépend beaucoup du respect par l’État de ses engagements, on sait que depuis de nombreuses années, nos étudiants souffrent de graves difficultés liées à la mauvaise gestion par le Conseil départemental du système d'allocation des bourses pour ne citer que cette problématique. Pourquoi notre parti, qu’il préside, n’a-t-il jamais été à l’impulsion de solutions au sein du Conseil départemental, pour résoudre ces difficultés sur lesquelles il n'a d'ailleurs jamais pris parole, malgré leur gravité ?
Toujours en matière d’éducation, M. François HOLLANDE alors qu'il était candidat, puis par la suite Manuel VALLS accompagné de Mme VALLAUD-BELKACEM se sont successivement rendus à Mayotte où ils ont pris des engagements devant tous les mahorais. Tout le monde est d'accord pour reconnaître aujourd'hui que nous sommes malheureusement loin du compte concernant ces promesses. Mais pourquoi Mansour KAMARDINE n'a-t-il pas fait profiter à la majorité départementale de son expérience pour tenter de maintenir la pression vis à vis de ces promesses gouvernementales et sachant que notre mouvement qu'il préside localement est le premier parti d'opposition de France ?
Il conviendrait que Mansour KAMARDINE nous explique précisément ce qu'il compte améliorer depuis l'Assemblée Nationale au système éducatif de notre département alors qu’actuellement à la tête de notre parti, il n’est même pas capable de mettre son expérience au service de la majorité départementale et du cabinet pour solutionner ces problèmes.
La vérité est qu'il n'existe aujourd'hui aucun projet collectif de fond au sein de notre parti au service de la politique locale et que le seul projet établi collectivement est celui que portera le futur candidat aux législatives.
Je regrette qu'avant de penser aux législatives, Mansour KAMARDINE n'ait pas cherché à poser les bases d'un travail collectif de fond au bénéfice de la politique du Conseil départemental où notre formation est majoritaire. C'est pourtant ce à quoi il s'était engagé dans sa profession de foi adressée aux militants en octobre 2015.
C'est bien la preuve qu'en accédant à la présidence du parti, Mansour KAMARDINE ne pensait qu'à ses seuls intérêts au détriment de ceux des mahorais, en ne visant depuis le premier jour de sa présidence, que son retour à l'assemblée nationale alors qu'on aurait pu attendre qu'il se consacre pleinement au parti et au pilotage des chantiers locaux dans le Conseil départemental, là où notre famille tient une influence.
L’affaire du SPASAD ne fait que confirmer son manque d’ambition pour les mahorais et sa volonté de ne satisfaire que ses seuls intérêts personnels. En ce moment Mansour KAMARDINE parle de tout, sauf de ce qui se passe au sein du Conseil départemental alors que cette affaire qui déchire notre devrait requérir toute son attention.
Je pense que cette affaire aurait dû être gérée en interne lorsque Mme ABDOUL WASSION a demandé à ce que tout soit fait de cette manière et toutes les conséquences tirées au sein même de l’institution si les soupçons étaient avérés. Nous n’en serions pas là aujourd’hui. Voilà ce que c’est de gérer un cabinet à distance et de confier les manettes du département à des anciens élus déchus auxquels leurs propres électeurs ont choisi de ne pas renouveler leur confiance.
Pour ma part je soutiens Mme ABDOUL WASSION qui a fait ce qu’il fallait en saisissant le procureur de la République après avoir vainement proposé que cette affaire soit éclaircie en interne, dans des conditions plus dignes, en demandant au président SOIBAHADINE la mise en place d’une enquête. Ce n’est donc pas à elle que revient la faute de ce spectacle désolant qui déchire aujourd’hui notre conseil départemental mais bel et bien àMansour KAMARDINE, président de notre famille politique, qui n’a pas su prendre ses responsabilités en remettant de l’ordre dans la maison.
Je l’appelle donc à se ressaisir, à sortir du silence dans lequel il s’est muré depuis plusieurs semaines et à assumer son rôle de garant de l’intégrité et de la crédibilité de notre famille politique en provoquant enfin une réaction du président SOIBAHADINE et en exigeant la démission de son cabinet, dont il a lui-même œuvré à la mise en place.
Mohamed BACAR
Ancien Président des Jeunes UMP
Membre Les Républicains
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