Le président Andry Rajoelina n’est pas vraiment le seul à mener campagne. Un de ses plus sérieux adversaires, Siteny Randrianasoloniaiko, organise lui aussi des meetings électoraux dans tout le pays. Siteny joue sur les deux tableaux. Il se veut à la fois solidaire du collectif des candidats d’opposition qui militent pour un report, tout en misant sur une éventuelle victoire au cas où l’élection se tiendrait comme prévu.
Le mouvement pour le report prend cependant de l’ampleur. Jeudi, plusieurs organisations de la société civile, des syndicats, des étudiants, et même des journalistes ont signé une déclaration commune demandant le report du scrutin et appelant au dialogue, « au risque de voir le pays sombrer encore plus dans la crise ». Ils considèrent que les conditions sont loin d’être réunies pour un scrutin apaisé.
La journée de mercredi a été la plus violente depuis le début de la campagne. La commission nationale des droits de l’homme a dénombré 16 blessés dont un grave. Un manifestant a eu la moitié du visage arraché par un tir à bout portant de balle de défense. Par ailleurs, un député du TIM, le parti de l’ex-président Marc Ravalomanana, a été arrêté en dehors de toute procédure légale.