L’ONG « Transparency International – Initiative Madagascar » essaie de convaincre les députés d’adopter une loi pour mettre fin à l’opacité qui règne dans le financement des campagnes électorales. La société civile souhaite que l’on fixe des plafonds de dépenses et que l’on dévoile les versements accordés par les grandes entreprises privées, souvent étrangères.
Les présidentielles à Madagascar donnent lieu à des dépenses choquantes pour un pays pauvre. La fondation allemande pour la démocratie Friedrich Ebert avait estimé que la campagne de 2013 avait coûté aux finalistes du deuxième tour pas moins de 21 euros par voix gagnée, soit presque deux fois plus que la campagne américaine, et quinze fois plus que la française.
Cela ne s’est pas arrangé depuis lors, au contraire. L’élection de 2018 a donné lieu à une débauche de moyens : tournées en hélicoptères, écrans géants, clips vidéo, distribution à gogo de tee-shirts et casquettes, sans oublier les sacs de riz et de farine.
La dernière campagne du président Andry Rajoelina aurait été financée par des oligarques russes proches du Kremlin selon deux enquêtes de la BBC et du New York Times. L’ONG espère qu’il en sera autrement l’an prochain.