C’est une course contre la montre, les collecteurs foncent à vive allure dans leurs camionnettes pour acheter les letchis aux planteurs. A leur arrivée en ville les fruits sont rassemblés dans de vastes cuves où ils seront imprégnés d’une poudre jaune, du soufre, qui les empêchera de pourrir pendant le voyage. On y travaille jour et nuit.
Les letchis sont ensuite emballés dans des cartons et aussitôt embarqués sur les bateaux qui mettent le cap sur l’Europe. Après trois semaines de voyage, ils arriveront à temps sur les marchés français, belge, allemand, anglais, pour les fêtes de fin d’année.
Madagascar est le seul pays qui exporte ainsi des letchis par bateau, beaucoup moins bons que ceux qui arrivent par avion de la Réunion, mais beaucoup moins chers. Le kilo est à trois euros sur le marché de gros. Tandis que le planteur malgache en tire 30 centimes. Au gré des nombreux intermédiaires, son prix est multiplié par 10 !