Dans une lettre de deux pages, dont le contenu a été révélé par le journal « Le Monde », le collectif des candidats s’adresse aux parlementaires français pour leur demander « s’il faut attendre que le sang coule dans les rues d’Antananarivo pour que la France et d’autres gouvernements étrangers sortent de leur réserve et condamnent clairement la manipulation du processus électoral par le président Andry Rajoelina en vue de sa réélection ».
Le collectif appelle au « devoir d’ingérence pour prévenir un conflit ». Jusqu’alors la diplomatie française s’est montrée prudente, se contentant d’exprimer « une préoccupation face au climat politique tendu ».
La journée de samedi a encore été violente dans les rues de la capitale. A coups de gaz lacrymogènes et de grenades assourdissantes, la gendarmerie a une nouvelle fois empêché les manifestants de rejoindre la place du 13 mai. Il y a eu une dizaine d’arrestations et autant de blessés.
L’opposition prévient que « le sentiment antifrançais pourrait monter à Madagascar ». La France voudrait se montrer discrète, mais la distance est difficile à maintenir, quand on est l’ancienne puissance coloniale qui, de plus, a accordé la nationalité française au président malgache.