Le syndicat des magistrats de Madagascar veut remettre les choses à l’endroit dans le rapport entre la justice et la police. Dans un communiqué, les magistrats rappellent le principe de « subordination hiérarchique » qui signifie que la police judiciaire est au service de la justice. Les policiers et gendarmes sont priés d’effectuer les enquêtes ordonnées par les juges d’instruction et de leur rendre compte à eux uniquement.
Les magistrats déplorent que les forces de l’ordre passent leur temps à publier leurs succès sur les réseaux sociaux, à donner les noms et montrer les visages des individus qu’ils interpellent, à livrer des informations relevant du secret de l’instruction, au mépris de la présomption d’innocence. Cela met la justice dans une situation impossible, surtout quand elle doit rendre une décision qui n’est pas celle qu’attend le public.
Mais le patron de la gendarmerie résiste, selon lui « si c’est un flagrant délit, pourquoi ne pas publier les preuves ». C’est un dialogue de sourd que les ministres de la justice et de l’intérieur sont invités à trancher.