Interrogé sur le succès éventuel du mouvement de grève pour les salaires, pour l’eau potable et contre l’insécurité, annoncé par l’intersyndicale pour le lundi 9 septembre, Mahamoud Aziary ne cache pas son scepticisme : « en tout cas moi je n’irai pas, je me tiendrai à l’écart ».
« On est à un point culminant de l’exaspération » constate Mahamoud Aziary, « mais le mouvement syndical souffre de beaucoup de maux. Certains s’éparpillent dans la politique. La capacité à s’imposer face à l’Etat manque encore à Mayotte ». « J’ai été de tous les grands rendez-vous de 2011, 2018, Mayotte 2025, contrats de projets, le livre bleu etc… mais nous étions mal préparés, nous n’avions pas d’experts à nos côtés ».
Mahamoud Aziary considère que les Mahorais manquent d’un leader, « il n’y a pas de conscience politique, les élus sont faibles et se laissent corrompre. La justice ne fait pas son job ici comme elle l’a fait à la Réunion dans les années 90. Ici le système de prédation est soutenu par l’Etat ».