« Il n’y a pas eu de justice, il n’y a pas eu de réponse » se désole l’avocat Soumetui Andjilani au lendemain du procès qui a vu l’acquittement des six accusés, présumés membres de la « brigade anti-bac ». L’avocat défendait le jeune garçon victime d’une quasi-amputation du pied lors des violences de juin 2019 à Doujani, « son pied ne tenait plus que par le talon d’Achille, on le lui a recollé mais il ne fonctionnera plus ». « Mon petit client continue à pleurer parce qu’il n’aura jamais de réponse… C’est un acquittement malheureux ».
Maître Soumetui Andjilani déplore les conditions d’une enquête où un des accusés est revenu sur ces aveux, où un directeur d’enquête ne se souvient de rien, où l’on n’a pas retrouvé l’arme du crime, et où les témoins convoqués par le tribunal ne sont pas venus.
« C’est une enquête qui est partie de rien, et qui n’a abouti à rien » regrette-t-il.
Maître Andjilani récuse cependant l’idée fortement répandue d’une justice qui serait laxiste à Mayotte : « allez au tribunal et vous verrez qu’il y a des déferrements tous les jours, des peines de prison sévères sont prononcées ».