"Il faut que la doctrine du maintien de l'ordre change, si nous faisons les mêmes choses, on reviendra dans dix ans faire les mêmes constats", déclare Ambdilwahedou Soumaila, le maire de Mamoudzou invité de Zakweli ce vendredi 1er mars. "Hier, j'ai rencontré le préfet, sa feuille de route est très claire : créer les conditions pour pouvoir aller chercher les voyous avant même qu'ils s'organisent."
"Nous, avec nos polices municipales, avec les renseignements que nous allons prendre auprès de nos concitoyens, nous allons aider à démanteler ces réseaux", poursuit l'édile. "Nous allons donner des informations utiles et nécessaires pour que des opérations coups de poing soient organisées." Interrogé sur le fait que de nombreux adolescents sont auteurs de violences, le maire rappelle que des réunions ont été organisées au lycée de Mamoudzou entre le proviseur et les parents.
Aller chercher les jeunes dans les salles de classe
"Nous avons convenu avec le nouveau préfet que, désormais, tous les jeunes qui sont identifiés en train de lancer des cailloux, nous irons les chercher directement dans les salles de classe", renchérit l'élu. "C'est important pour qu'ils aient le message qu'ils ne peuvent plus faire ça." Suite au décès par balle d'un homme à Koungou ce mardi soir, le maire appelle à "redoubler de vigilance" lors des contrôles à la frontière. "C'était les cailloux, les machettes, maintenant ce sont des armes à feu. Je suppose qu'elles sont rentrées clandestinement, comme il n'y a pas d'armurerie à Mayotte", ajoute Ambdilwahedou Soumaila. "C'est un danger potentiel pour l'ensemble du territoire."
Si le maire salue l'allongement du délai de flagrance, il souhaite là aussi aller plus loin : "nous demandons que la construction d'un banga soit un délit. Ça permettra à la justice d'appréhender ceux qui font ça, car aujourd'hui, on démolit d'un côté pour reconstruire de l'autre." Sur la question de la crise de l'eau, le maire de Mamoudzou ajoute que l'association des maires de Mayotte va envoyer un courrier au Premier ministre Gabriel Attal pour demander le prolongement de la prise en charge des factures par l'État.