En début de soirée, le parquet de Mamoudzou a communiqué les premiers éléments autour de cette affaire. Le procureur Yann Le Bris, confirme d’abord qu’il s’agit bien d’une interpellation qui a mal tourné.
Il ressort de l’enquête les premiers éléments suivants : ce jour, le 13 juillet 2022, à 15 h 50, quatre fonctionnaires de police du commissariat de Mamoudzou procédaient à l’interception d’un véhicule à Tsararano. L’un des occupants de ce véhicule était en effet soupçonné d’être l’auteur de plusieurs viols, pour certains commis sur des mineurs.
D’après nos informations, il s’agit d’un père de famille d’une trentaine d’année prénommé Ibou. Ce dernier soupçonné d’agressions sexuelles et d’une série de viols commis, dont certains commis sur des mineurs dans le quartier Bonovo à M'tsapéré. Il a été confondu par son ADN pour 7 viols.
L’auteur des faits agissait comme un prédateur méthodique : il traquait ses victimes parfois plusieurs jours avant de passer à l’acte.
Au mois de juin dernier, des témoignages ont révélé que l’individu amenait ses victimes jusqu'au cimetière du quartier, prenait le temps de préparer son lit entre les tombes avant de passer à l'acte.
Durant cette période, la police a identifié le suspect. Il était activement recherché par les forces de l’ordre sans succès ; Pour échapper aux enquêteurs durant tout ce temps, il aurait bénéficié de la complicité de connaissances et de membres de sa famille. Ces derniers jours, il aurait été aperçu à Tsoundzou 2, ce qui a amené les forces de l’ordre à réagir.
Djamaldine Djabiri, secrétaire départemental SGP Police, invité du journal télévisé de Mayotte la 1ère mercredi soir, révélait que l’individu préparait sans doute une évasion vers l’île d’Anjouan, dont il était originaire.
Selon le parquet, lors de l’intervention de la BAC, le véhicule qui transportait le suspect était immobilisé. L’homme se serait alors éventré à l’aide d’armes blanches qu'il avait en sa possession.
Le suspect se donnait alors immédiatement plusieurs coups de couteau au niveau du ventre, se blessant très grièvement. Les forces de l’ordre tentaient immédiatement de le désarmer, sans y parvenir. Le mis en cause retournait alors son couteau contre les policiers, et blessait l’un d’eux au bras.
Le Parquet de Mayotte
Au cours de cette interpellation, l’un des policiers a fait usage de son arme et a touché le mis en cause, lequel décédait quelques minutes plus tard malgré les pratiques des gestes de premiers secours des policiers et l’intervention rapide des secours. Les quatre fonctionnaires de police ont été entendus. Pour le syndicaliste Djamaldine Djabiri qui soutient ses collègues policiers « La mort du suspect résulte d'un suicide mais aussi d'un acte de défense qui est légitimé par le code de la sécurité intérieure(…) le policier qui a fait usage de son arme a été placé en garde à vue mais cela ne signifie en aucun cas qu'il a eu un comportement fautif, c'est simplement la procédure normale, lorsqu’une intervention aboutit à l’usage d’une arme de service et lorsqu’il y a un mort »
Le parquet annonce qu’une enquête est en cours. Elle permettra de connaître précisément les circonstances exactes de ce décès. L’autopsie de la personne décédée interviendra samedi prochain.