Une marche spontanée et silencieuse contre la violence à Mtsapéré

Une trentaine de personnes a défilé dans les rues de Mtsapéré pour que la violence cesse enfin dans ce village de la commune de Mamoudzou.
Une semaine après le décès de Mansoib Ahmed à Mtsapéré après avoir été pris à partie par un groupe de jeunes, ses proches ont voulu interpeller la population en marchant spontanément et en silence dans les rues de leur village.
Cela fait un mois que les habitants de Mtsapéré ne dorment plus. Régulièrement, des bandes de jeunes sillonnent les rues de ce village de la commune de Mamoudzou en soirée et parfois même en journée et saccagent tout sur leur passage. Carrosseries et vitres de voitures endommagées, agressions gratuites à l'arme blanche (coupe-coupe, machette), jets de pierre sur les habitations sont le quotidien malheureux des Mtsapérois, surtout dans la partie sud du village.
Les marcheurs étaient vêtus de tee-shirts noirs, couleur choisie pour signifier leur deuil et leur colère.

Mais la semaine dernière, le pire est arrivé. Mansoib Ahmed, homme âgé de 39 ans et père de famille sans histoire s'est retrouvé face à une bande de jeunes dans le quartier de Doujani. Pris à partie violemment, il a pu prendre la fuite et être secouru par des automobilistes qui l'ont emmené à l'hôpital de Mamoudzou. Mais il succombera quelques heures plus tard à ses blessures.
Les conclusions de l'examen du médecin-légiste n'ont pas encore été divulguées. Une enquête a été ouverte par le parquet pour déterminer les ciorconstances exactes de la mort de Mansoib Ahmed. Et un homme majeur a été interpellé.
Pour la trentaine de personnes qui a marché ce matin, la violence doit cesser et chacun est rappelé à ses responsabilités.

Le but était de montrer à la population de Mtsapéré que si nous ne tenons pas la main dans la main, nous n'arriverons pas à régler cette question de la violence

El Yassir Manroufou, conseiller municipal de Mamoudzou et ami de Mansoib Ahmed

Pour Thani Ahmed Soilihi, cousin de la victime, la peur doit changer de camp. Et seule l'unité des habitants de Mayotte pourra venir à bout de ce fléau.
 

Le cousin de Mansoib Ahmed décrit les motivations de la marche sponatanée de ce matin au micro de Yasmine Djaffar.

Publiée par Mayotte la 1ère sur Samedi 18 juillet 2020