Mansour Kamardine plaide pour un renforcement de la lutte contre l'immigration clandestine.

Mansour Kamardine, avocat de la famille Roukia
Le député de Mayotte sollicite la plus grande fermeté du gouvernement vis-à-vis des autorités comoriennes et le nécessaire encadrement légal d’éventuelles évacuations sanitaires.

Depuis quelques jours une forte augmentation de l’immigration clandestine est observée à Mayotte, signe probable d’un ramollissement du contrôle par les autorités comoriennes des départs irréguliers à partir de leurs côtes et d’une réduction du dispositif français de contrôle des frontières. Le manque de volonté et la saisie de toute opportunité par les autorités comoriennes pour revenir sur leurs engagements sont des permanences bien connues de la politique étrangère du pays voisin vis-à-vis de la France. La seule réponse pour faire face à cette instabilité est la fermeté diplomatique et la mobilisation à dessein de ses outils.
 
Un accord-cadre franco-comorien a été signé il y a 11 mois. Il doit s’appliquer pleinement et sans barguigner en matière de maîtrise des flux migratoire mais également en matière d’appui sanitaire.
 
A cet égard, l’accord-cadre de 2019 prévoit la signature d’un accord spécifique intergouvernemental en matière de santé d’un montant de 44 millions d’euros dont 8 millions d’euros dédiés à la coopération sanitaire régionale, notamment portant sur les parcours de soins des Comores vers Mayotte ou la Réunion, dans laquelle les évacuations sanitaires urgentes ont naturellement vocation à s’inscrire.
 
Par voie de conséquence, plutôt que de donner des leçons d’humanité aux Mahorais qui rappellent fort justement que la loi c’est la loi et qu’une évacuation sanitaire illégale est illégale, les autorités sanitaires régionales seraient bien inspirées de se mettre au travail pour favoriser la mise en œuvre d’un accord de coopération encadrant les éventuelles évacuations sanitaires d’urgence vitale des Comores vers Mayotte ou la Réunion en coordination avec le CHM et le CHU réunionnais.
 

C’est pourquoi je viens d’écrire de nouveau au ministre français des affaires étrangères avec copie à ses homologues de l’intérieur, de l’Outremer, de la santé, de la défense et des transports, pour :

 

  • Rappeler fermement les autorités comoriennes à leurs engagements de lutte contre les départs irréguliers vers Mayotte (contrôle des frontières) et de réduction des capacités matérielles des passeurs (destruction des ateliers de kwassa) ;
  • Rétablir immédiatement les réadmissions des clandestins vers l’Union des Comores (tester au Covid les clandestins avant leur réadmission permet de donner des garanties sanitaires) ;
  • Arrêter un plan de coopération sanitaire permettant que d’éventuelles évacuations sanitaires vers la France (Mayotte, Réunion ou Métropole) s’effectuent exclusivement que dans un cadre légal et en coordination avec les responsables des services hospitaliers concernés afin de maintenir les capacités du CHM à soigner les habitants de Mayotte ;
  • Maintenir la permanence dans les eaux mahoraises d’un patrouilleur ou d’une frégate permettant de renvoyer les kwassas dans les eaux comoriennes comme cela a été le cas pendant le mois d’avril ;
  • Définir un protocole sanitaire strict donnant des garanties aux différentes parties nationales en matière de lutte contre le Covid afin que les lignes maritimes et aériennes commerciales régulières puissent reprendre prochainement.