Marché, débaa, il y a une vie en dehors des élections

Sakuwa (prunes cythères), mandarines, bananes sont plébiscitées en cette période de fin du mois de ramadan.
En ce dimanche d'élection présidentielle, les Mahorais ne changent pas trop leurs habitudes. Beaucoup vaquent à leurs occupations, le vote passant au second plan.

A Mayotte, l'élection présidentielle ne passionne pas autant que les législatives, les municipales ou les départementales. La majorité des inscrits ne se sont pas déplacés aux urnes pour le premier tour. Et pour les second tour, en cette matinée, pour beaucoup, voter n'est pas la priorité.

Les équipes du concours de débaa de Chembenyoumba ont été filmées.

En témoignent ces dames rencontrées sur le parvis de la mosquée de Chembenyoumba. Vêtues de leurs salouvas colorées et apprêtées avec leurs plus beaux bijoux, elles étaient en train de chanter et danser le débaa, une activité très pratiquée pendant le mois de ramadan.

Fruits, légumes, condiments, épices à volonté

Au sud, autre activité, plus commerciale. A Chirongui, un marché est installée à l'entrée nord de la ville. A une semaine de l'Aïd-el-Fitr, c'est l'occasion pour les fidèles de faire leurs courses. Ce matin sur les étals, beaucoup de fruits et légumes, des épices et des condiments et notamment des bouteilles et des bocaux de piments et de tchari (achards).

Les marchands proposent beaucoup de tchari pour accompagner leurs plats.

De quoi satisfaire les clients, dont certains ne voient pas si loin et pensent plutôt au foutourou (iftar, repas de rupture de jeûne) de ce soir. Des clients qui sont venus en famille et qui ont donc fait les affaires des commerçants.

Les votants ont plus de chances de voir leurs demandes examinées

Pour cet autre commerçant, les choses se sont aussi bien passées. Tout le chargement de son camion a été mis en vente. Et avant même 11 h, tout est parti.

Farine de maïs, morceaux de pain de singe, cannelle, ananas et autres fruits et légumes sont sur les étals du marché de Chirongui.

J'avais des oignons, de la farine, des oranges, des concombres, de la salade, du gingembre, de l'ail, des herbes pour infusions, des citrouilles, des bananes, du manioc. Dieu merci, tout est parti. Là je file au bureau de vote pour glisser mon bulletin dans l'urne.

Abdou Madi Charif, marchand de fruits et légumes

Même s'il s'intéresse à la politique, Abdou Madi Charif avoue que s'il vote, c'est pour ses enfants. Ceux-ci sont à l'école primaire et au collège. Et il affirme que les élus sont plus attentifs aux demandes des parents qui votent par rapport à ceux de ceux qui ne vont pas aux urnes.