Mayotte et les Comores, comme si l'Histoire bégayait

Les ressortissants sans papiers de l’Union des Comores toujours indésirables à Mayotte.
 Le bureau des étrangers à la préfecture a, encore une fois, été la cible des manifestants qui exigent sa fermeture.  La situation est tendue depuis la signature d’une feuille de route organisant les échanges entre l’Union des Comores et Mayotte sans que les mahorais ne soient tenus au courant ni impliqués
La réunion, du 28 septembre dernier à Paris, entre les grands élus du département et des responsables des cabinets ministériels a débouché à la suspension de  l’application de la feuille de route, mais pas son annulation. Une demie mesure qui ne satisfait pas la rue mahoraise. Les responsables politiques de l’île n’ont pas la maîtrise du mouvement, ce qui le rend imprévisible.
Les parlementaires de Mayotte ne parlent pas d’une même voix. Ceux qui soutiennent la majorité présidentielle sont coincés entre l’intransigeance des manifestants  contre la fin du visa Balladur et de la feuille de route, et le gouvernement d’Edouard Philippe qui n’a pas une politique plus différente que celle des précédents  vis-à-vis de l’Union des Comores.
Mansour Kamardine député LR surfe, quant à lui,  sur la vague de contestation et se pose en « vrai porte-parole » des mahorais. 

Signe que le gouvernement ne sait pas par quel bout aborder le problème et  l’attitude des forces de l’ordre en face des manifestants devant la préfecture.
Nos gendarmes et policiers n’ont pas vocation à se transformer en casques bleus, et pourtant, c’est ce qui semble se passer. Ils sont devenus des forces d’interposition entre les mahorais et les comoriens sans papiers. Et ils ont fort à faire.
Tout cela se passe au moment où le président des Comores, Azali Assoumani organise les assises nationales des Comores ; une sorte de bilan après 42 ans d’indépendance. Tout un volet devrait être consacré à l’immigration comorienne, surtout vers la France, et à la question de Mayotte.
Ce qui se passe à Mayotte actuellement et qui rappelle, selon ceux qui l’ont vécu,  ce qui se passait lors de la séparation de Mayotte des 3 autres îles des Comores, est édifiant : une grande majorité des mahorais refusent d’entendre parler d’un rapprochement, même sous l’égide de la France, pays dont ils font désormais partie. Le consentement réciproque du vouloir vivre ensemble n’existe toujours pas. Et c’est peu de le dire, il suffit d’écouter ce que dit Mayotte et tendre l’autre oreille vers Moroni ou Marseille.