Célébration à Mayotte, dimanche 17 juillet 2016, de la Journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’Etat français et d’hommage aux « Justes » de France. Plus de 75 000 Juifs de France furent arrêtés puis déportés entre 1941 et 1944.
Au cours de la cérémonie organisée à Dzaoudzi, les participants ont écouté la lecture du message envoyé par le Secrétaire d’ Etat auprès du Ministre de la défense chargé des Anciens combattants et de la Mémoire.
« Le devoir de Mémoire est impératif pour se rappeler que, même si actuellement nous sommes en France en démocratie, il y a eu des crimes qui ont été commis auparavant par des gens qui pensaient que ce n’ était pas des crimes ou qui obéissaient à des ordres. C’est pour bien se rappeler que l’horreur est possible et donc il ne faut jamais oublier cela pour que même si on l’apprend dans les livres d’histoire, une fois qu’on n’est plus en classe, ça peut disparaître et donc il faut se rappeler de ça régulièrement.
Le racisme, l’antisémitisme, c’est quelque chose malheureusement qui peut ressurgir alors qu’on pensait que c’était terminé. Aujourd’hui, il y a des événements qui montrent que ça continue, donc il faut toujours rappeler ce qui s’est passé surtout pour les jeunes générations qui n’ont pas connu cela. »
Mayotte dans la lutte contre le racisme et l' antisémitisme
« Il s’agit de rendre hommage aux « Justes » et dénoncer les actes racistes et antisémites. Depuis 1963, en Israël, il y a une commission présidée par un juge qui décerne une médaille aux « Justes » parmi les nations,selon des critères qui consistent à récompenser toutes les personnes qui, à un moment donné, ont joué un rôle dans l’histoire, un rôle qui a consisté à aider les Juifs, à les protéger quand ils étaient en danger, quand ils étaient menacés notamment quand il s’agissait de les emmener dans les camps de concentration.
En France, il a fallu attendre l’année 2000 et une loi pour consacrer cette journée que nous célébrons aujourd’hui. Il y a eu le régime de Vichy. En 1942, il y a eu la rafle. Toutes personnes qui se sont élevées contre les lois de Vichy sont considérées comme les « Justes ». Donc pour nous français, c’est un symbole très fort. Il faut que Mayotte, département français nous soyons là.
Aujourd’hui, il n’y a qu’à voir ce qui vient de se passer à Nice et ce qui se passe dans le monde, on parle d’une troisième guerre mondiale avec ce qui se passe avec les personnes radicalisées qui, au nom de Dieu, commettent des attentats et des crimes. Ceux qui démontrent des actes de bravoure doivent être considérés comme des « Justes ».
« Il y a beaucoup de raisons de commémorer cette journée. Il y a deux raisons essentielles dont la première est de valoriser l’action citoyenne et de solidarité de ces « Justes » qui ont sauvé des milliers de Juifs à une époque où ça relèvait quand même d’un acte de courage à souligner.
Deuxième raison : la vertu essentielle, c’est une vertu pédagogique de ces journées de commémoration parce qu’on a un devoir de mémoire avec les générations futures et l’actualité nous le démontre tous les jours, il faut tirer les enseignements de l’histoire. A ces deux titres, les journées de commémoration prennent tout leur sens.
La solidarité, c’est une des valeurs essentielles qui fera que nous pourrons résister et faire face au fléau qui nous touche aujourd’hui.