Mayotte, l’impossible confinement 

C'est à Kawéni que la plupart des entreprises de Mayotte sont installées.
Alors que le plan de lutte de l’Etat français contre le coronavirus repose en grande partie sur les respect de l’isolement et des distances barrières, à Mayotte ces mesures s’avèrent  impossibles à mettre en place sur l’ensemble de la population.
 
Promiscuité, chaleur étouffante, et famille nombreuse ... le quotidien des familles les plus précaires de Mayotte.
Selon l’INSEE, il s’agit essentiellement d’étrangers. 65 % d’entre eux vivent dans des cases en tôles. 
Une donnée qui vient contrecarrer les plans de l’Etat en matière de confinement. En effet comment forcer des familles déjà nombreuses - 4 personnes en moyenne - à rester enfermées près d’un mois dans des espaces minimes et surtout dans lesquels règne une chaleur étouffante du matin jusqu’en fin de journée ?
Pour rappel quasiment la moitié des habitations de l’île n’ont qu’une à deux pièces et près d’un tier des logements sont surpeuplés. 
Dans ce contexte est-il encore nécessaire de parler des gestes barrière ? Comme se laver les mains régulièrement. Ils demeurent un luxe pour tous les foyers qui n’ont pas accès à l’eau potable. Plus de 81 000 personnes concernées.
 

Un espace d’isolement 

Dans ces conditions, impossible comme cela se fait actuellement de renvoyer les malades chez eux. 
Et depuis que le covid19 a fait son nids sur l’île, les autorités sont dans une course contre la montre. Il s’agit dès maintenant d’identifier et aménager un espace assez grand pour accueillir toutes les personnes contaminées qui ne peuvent pas rester chez elles au risque de propager la maladie. 
Pour être efficace, il faut anticiper et mettre en place cette logistique dès aujourd’hui. Car trouver des lits, couvertures, de la nourriture, des toilettes, ainsi que les associations pour gérer le tout ne s’improvise pas.
Et Pour l’heure l’ars cherche toujours un endroit adéquat.
 

Une jeunesse incontrôlable 

Enfin comment trouver des sanctions assez dissuasives pour les contrevenants lorsque plus de 80 % de la population vit sous le seuil de pauvreté ? une grande partie étant insolvable et l’autre, quasiment un quart de la population, n’a pas de papier. La menace de contraventions ne sert donc à rien pour toute cette frange de la population. En particulier pour les moins de 18 ans qui représentent la moitié des habitants de Mayotte. Les mêmes que l’ont retrouve toute la journée et le soir dehors.