Mayotte ne sera jamais une porte d’entrée en Europe pour les étrangers sans papiers

L’île est au centre d’un conflit diplomatique entre l’Union des Comores et la France.
L’île au lagon qui est devenue française bien avant que l’empire colonial ne recouvre les 3 autres, Anjouan, Grande Comores et Mohéli et l’est restée après leur indépendance.
Au au fil des années, son statut institutionnel a évolué jusqu’à atteindre l’objectif que s’était fixé  le premier parti politique mahorais, faire de Mayotte  un département français d’outre-mer.
En devenant département, les portes de la « rupéisation » lui ont été ouvertes et elle s’y est engouffrée. Le 101ème département français est devenu une porte d’entrée dans l’Union européenne, la porte la moins bien gardée. Les chiffres de l’immigration clandestine font apparaître une progression des flux en continu chaque année.
La politique d’immigration déployée sur cette île qui se situe dans le Canal de Mozambique est différente de celle mise en place aux frontières européennes et françaises.
Malgré les dénonciations des ONG, entrer et s’installer à Mayotte est assez aisé. Les « jungles » poussent un peu partout dans le département sous les yeux des maires et des habitants habitants en règle.
Les services de l’Etat, hôpitaux, services fiscaux et écoles ne font que constater leurs propres limites. Les dénonciations et les coups de colère d’une grande partie de la population ne débouchent à rien et ne provoquent des réactions que chez les organismes non gouvernementaux. 
Quand, malheureusement, les pays européens ont découvert le phénomène des migrants entassés par centaines dans des rafiots en provenance du Maghreb, Mayotte espérait une meilleure compréhension de ce qui se passe dans ses eaux depuis des décennies. Mais, rien n’a changé. Le même espoir a réapparu  quand, il y a deux semaines, Dominique Bussereau, président de l’Assemblée des départements de France, a tiré la sonnette d’alarme jeudi 19 octobre sur le financement du RSA et de l’accueil des mineurs étrangers non accompagnés (MNA).
Selon le premier ministre, Edouard Philippe, "L'Etat prendra en charge l'évolution et l'hébergement de ces mineurs jusqu'à leur majorité".
Mais, Paris ne semble pas prendre la mesure de l’immigration clandestine dans ses régions ultrapériphériques.  Dans un rapport d’information du sénat daté du 28 juin dernier, il est affirmé que :
« L’Europe fait face à une question migratoire dont l’ampleur est sans équivalent depuis la seconde guerre mondiale. Ce mouvement résulte de l’arrivée massive en Europe de migrants venant du sud et de l’est de la Méditerranée. » https://www.senat.fr/rap/r16-598/r16-5981.pdf
Ce qui se passe en Guyane et à Mayotte n’a pas d’importance pour les politiciens de Paris
L’Union européenne aurait demandé à la France de faire en sorte que son 101ème département ne devienne pas une porte d’entrée dans l’espace Schengen.
Tant que la crise migratoire qui frappe Mayotte ne concerne que l’Union des Comores et à une moindre mesure Madagascar et très intimement l’Afrique francophone, personne à Paris et  à Bruxelles  ne lèvera son petit doigt.
Le cri que lancent les étrangers qui s’entassent tous les jours devant les portes de la préfecture est un piège dans lequel la France ne va jamais tomber : « Donnez-nous un visa et nous partirons en France métropolitaine ».
La feuille de route signée entre Moroni et Paris sur la circulation des hommes et des biens peut apparaître comme un épisode de plus dans les relations tumultueuses entre les deux pays. Mais les enjeux ont bien une portée européenne.