C'est un rendez-vous incontournable pour les agriculteurs de toute la France. La 60ème édition du Salon international de l'agriculture se tient du samedi 24 février au dimanche 3 mars, au Parc des expositions de la Porte de Versailles, à Paris.
L'agriculture mahoraise sera bien sûr représentée pendant ces neufs jours : une délégation d'une quarantaine de personnes réunies derrière 8 exposants. Parmi eux, Fatima Daoud qui a récolté pour ce salon plus de 50 kilos d'épices et d'herbes sèches sur son exploitation de 3 hectares dans les hauteurs du Mont Bénara.
"Ce qu'on expose le plus au salon, ce sont surtout les épices, le curcuma, le gingembre mangue, le piment, et le hanga (une des variétés locales de basilic, ndlr)", explique l'agricultrice. Mais elle entend surtout se démarquer avec le thé traditionnel mahorais.
Un stand plus grand
A la veille de l'évènement, l'heure est encore aux préparatifs, nous confie Ibrahim Fonté, l'un des responsables de la délégation.
Cette année, la Chambre d'agriculture de Mayotte et ses partenaires ont vu les choses en grand en réservant un stand de 90m2 dans le but d'accueillir plus d'exposants que l'année dernière. "On a plus d'espace, on a agrandi le stand de 20 m2. On voulait faire venir encore plus d'agriculteurs mais malheureusement, notre organisation est impactée par le contexte social", regrette Ibrahim Fonté.
Pour autant, les visiteurs du salon auront droit à un bel échantillon de produits mahorais. Sur les 8 exposants présents, on dénombre cinq agriculteurs et trois associations d'agriculteurs regroupant une quinzaine de professionnels au total. Avec dans leurs sacs, bien sûr, des produits du terroir comme la vanille, le poivre, la cannelle, ou le clou de girofle.
Les plantes aromatiques et médicinales à l'honneur
Le thème de cette année pour le stand de Mayotte : les fameuses PAPAM, ou plantes et parfums aromatiques et médicinales de Mayotte. "Les PAPAM, ça englobe toutes les plantes à parfum. On a voulu généraliser plutôt que de mettre une seule plante à l'honneur, comme on a déjà pu le faire avant", explique Ibrahim Fonté.
Pour ce premier week-end de salon, la délégation mahoraise a prévu notamment des animations de danses traditionnelles. Deux artisans proposeront également au public des démonstrations de maquillage traditionnel.
Le lundi 26 février sera une journée dédiée à Mayotte avec une centaine d'"ambassadeurs" de l'île aux Parfums attendus pour l'occasion, de 14h à 17h. Et mardi, le stand sera inauguré officiellement en présence entre autres des députés mahorais.
Un budget global de plus de 40 000 euros
Pour accompagner ces agriculteurs et ces associations sur ce salon, il a fallu un budget blogal de plus de 42 000 euros, dont 20 000 euros du Pôle d'excellence rurale (Département), 16 000 euros des intercommunalités du Centre et du Sud et 6 000 euros de l'Office de tourisme.
Ce qui a permis de faire venir deux fois plus d'agriculteurs que l'an dernier à Paris, comme le souligne Siti Frahati Said Hachim, du Pôle d'excellence rurale. "Notre atout majeur cette année, c'est notre boutique qu'on a "exportée" de Mayotte, ajoute-t-elle. On propose des comestiques à base de plantes aromatiques, des épices mais aussi de l'artisanat".
Développer la transformation des produits
"L"idée c'est de montrer que l'agriculture mahoraise, ce n'est pas seulement la banane, mais c'est aussi des produits transformés. Il y a des filières à fort potentiel sur le territoire qu'on peut développer", ajoute Siti Frahati Said Hachim.
Un point de vue soutenu également par Soumaila Moeva, le président du syndicat des Jeunes agriculteurs mahorais également présent. "L'idée c'est que l'on puisse travailler dans les années à venir pour qu'on ait plus de transformation. Des ateliers de transformation pour travailler un peu plus nos produits et amener ainsi une gamme plus importantes".
Pour les agriculteurs mahorais, ce salon représente une belle opportunité puisqu'elle leur apporte une meilleure visibilité.