Mayotte reste à l’écart de la réforme des retraites

La députée Anchya Bamana a voté pour la motion de censure, et Estelle Youssouffa a voté contre.
Lors de la séance des questions au gouvernement ce mardi à l’Assemblée Nationale, les deux députés de Mayotte sont intervenus pour alerter sur « la situation de pauvreté des retraités de Mayotte ». Le ministre du travail a indiqué que la réforme des retraites « ne concernera pas le département », et a promis des concertations spécifiques sur le cas de Mayotte.

Mansour Kamardine (LR) a mis en avant le montant « extrêmement bas » de la pension moyenne perçue par les 2615 retraités de Mayotte : 276 euros mensuels. « C’est en dessous du seuil de pauvreté » s’indignait de son côté Estelle Youssoufa (LIOT) dénonçant « un système qui les condamne à l’indigence ».

« Non, nous n’avons pas oublié les retraités de Mayotte » s’est défendu Olivier Dussopt. Le ministre du travail a expliqué que le système des retraites à Mayotte est encore jeune, « il n’existe que depuis 1987, la durée de cotisation est basse. Nous appliquons un mode de calcul plus favorable par la validation d’office de quelques trimestres…mais nous sommes prêts à des concertations pour une convergence accélérée ». Le ministre a précisé : « Nous n’appliquons pas la réforme à Mayotte ».

Alors que le report de l’âge de départ de 62 à 64 ans soulève une vague d’opposition dans la France entière, il a peu d’incidence à Mayotte où les salariés prennent leur retraite le plus tard possible, parfois à plus de 67 ans pour ne pas voir leur revenu dégringoler trop vite. En l’absence de complémentaire à Mayotte, il est impossible de dépasser quelques 900 euros mensuels du régime général avec une carrière complète, même après avoir touché un bon salaire.

Mansour Kamardine : « Je ne veux pas être démagogue »

La promesse présidentielle d’une retraite minimale à 1000 euros a réveillé l’espoir des retraités mahorais, mais elle ne concerne pas le 101ème département.

« Je ne veux pas être démagogue» tempère Mansour Kamardine, « ce serait facile de me faire applaudir en portant cette revendication, mais ce serait malhonnête, il faut être réaliste ». Le député compte sur les concertations promises pour obtenir d’une part une augmentation des pensions, et d’autre

part une revalorisation importante de l’ASPA (Allocation de Solidarité aux Personnes Agées). Ce minimum vieillesse est de 960 euros en métropole, la moitié seulement à Mayotte. Selon Mansour Kamardine « cette mesure d’égalité ne coûterait que 19 millions d’euros à l’Etat ».

Mansour Kamardine va-t-il voter ou pas la réforme des retraites ? A cette question, le député réserve sa réponse alors que les voix des députés LR sont indispensables à l’adoption du texte. «Ce n’est qu’à l’issue de la concertation que je serai fixé » dit-il.

Pour sa part la députée Estelle Youssoufa a refusé de répondre à nos questions.