Un mois sans pèlerinage

Le mois de dhou al-hijja (ou Hadj) a débuté hier pour les musulmans de Mayotte. Une période où un demi-millier d'entre eux sont en Arabie Saoudite pour accomplir lepélerinage, le 5e pilier de l'islam. Mais cette année, aucun d'entre eux n'a effectué le voyage en raison du coronavirus.
En temps normal, beaucoup de Mahorais auraient en cette période les yeux et les esprits tournés vers l'Arabie Saoudite. En effet, le dernier mois de l'année musulmane consacrée au pélerinage vient de débuter. Et chaque année, le contingent mahorais avoisinne les 600 hadjs. Pour beaucoup de musulmans de notre île, il s'agit du voyagge de leur vie, un voyage préparé des années à l'avance pour se rendre en terre sainte et y faire preuve de sa foi inébranlable. Un voyage préparé minitieusement par les associations en charge du pélerinage.
Il n'y aura pas d'accueil festif pour le retour des hadjs cette année.

Mais cette année, aucun Mahorais n'a fait le voyage. En raisdon de l'épidémie de Covid-19, les autorités saoudiennes ont décidé de n'autoriser le pélerinage qu'aux musulmans résidant dans le royaume. Un vrai coup dur pour les candidats au départ.

C'est dur pour nous. Le pèlerinage, c'est un pilier que tout musulman doit accomplir s'il est en bonne santé et qu'il en a les moyens. Mais cette année, à cause de cette maladie apportée par Allah, on ne peut malheureusement pas y aller.

Boinariziki Mansour, secrétaire général de l'AOPOM, association organisant le pèlerinage à Mayotte

Pas de grande foule à l'aéroport cette année pour le départ à La Mecque.

Pour ceux qui ont l'habiutude de se rendre régulièrement à La Mecque, cette annulation n'est pas un problème. Mais cette année, la période du hadj coïncide avec les vacances scolaires. Une aubaine pour les enseignants qui contrairement aux autres salariés ne peuvent s'absenter un mois quand le pèlerinage tombe en période scolaire.

J'ai vraiment de la peine pour les enseignants et pour ceux qui ne sont jamais encore allés. Il y en a qui avaient déjà payé leur voyage. Auront-ils l'opportunité d'y aller une autre fois ?

Boinariziki Mansour, secrétaire général de l'AOPOM

 Cette année, il faudra donc prendre son mal en patience. Certains voient en cette épidémie un signe divin pour éprouver leur foi. Ils prient donc pour que l'épidémie cesse bientôt et qu'ils puissent accomplir leur devoir de fidèle très bientôt.