Mosquée de Tsingoni : la méthode de rénovation et de restauration interroge

Mosquée de Tsingoni
L’un des joyaux architecturaux de la période du Sultanat à Mayotte à savoir l’ancienne mosquée de Tsingoni pourtant encore en restauration interpellent ses passionnés. Le chantier est à l’arrêt depuis le début de l’année, ce qui questionne le plus les riverains et les experts en archéologie et en histoire, c’est l’utilisation de ciment pour recouvrir les façades de l’ancien bâtiment historique.

Où en sont les travaux de restauration de la mosquée de Tsingoni ? Le chantier est à l’arrêt depuis le début de l’année mais ce qui interroge aujourd'hui la méthode de restauration. 

Mosquée de Tsingoni travaux de restauration

Ça choque quand on voit le matériel utilisé pour la rénovation et la restauration de la mosquée de Tsingoni. On est sur un bâtiment ancien, qui a utilisé des techniques qui ne sont pas celles qu'on utilise actuellement pour sa restauration. On utilisait des blocs de corail, de la chaux et là on voit qu'on est sur du béton. Concernant les travaux en cours, il n'y a aucun panneau qui autorise ces travaux là, qui fait quoi ? On ne sait pas et pourtant on est sur un bâtiment classé monument historique.

Inssa de Nguizijou, historien

La mosquée de Tsingoni s’inscrit dans la pure tradition des mosquée swahilies telles qu’on peut en trouver à Domoni, Songo Mnara, Kilwa-Kisiwani, Zanzibar ou Lamu le long de la côte-est africaine. 

Une équipe de l’Institut National de Recherches Archéologiques et Préventives a fouillé l’ancienne mosquée de Tsingoni début juillet 2023 dans le cadre des travaux de restauration et de valorisation du site et de son classement au titre des monuments historiques en 2015. Mais depuis la fin de la phase de fouille et le départ de l’INRAP beaucoup s’interrogent sur la direction des travaux. 

C'est dommage pour nos enfants qui ne vont pas reconnaître l'ancienne mosquée que nous on a connu auparavant. Je sais que le but c'est d'essayer de protéger et de conserver mais c'est dommage qu'on transforme cet aspect ancien, c'est toute une histoire qui est en train d'être gâchée avec ce béton.

Allaoui Ahamada Yves, ancien maire de Tsingoni

La mosquée de Tsingoni et son cimetière royal sont placés au sommet d’une terrasse qui domine l’océan. L’un des tombeaux shirazi est celui du sultan Inssa, l’un des fondateurs de la royauté mahoraise. Datée officiellement de 1538, ce bijou d’architecture pourrait avoir pour date de naissance entre le 13ème et 14ème siècle.