Mtsamboro, à l'heure du recueillement

Le village a enterré, ce samedi après-midi, le jeune Miki, assassiné, jeudi, aux abords de son lycée, à Mtsangadoua.

Tout un village pleure l'un de ses enfants

 

Le dernier hommage à Miki était chargé d'émotion. Sa famille et ses amis étaient tous venus pour lui dire au revoir, une dernière fois. Derrière la tragédie qui touche toute une famille, c'est tout un village qui est endeuillé. Le jeune garçon était apprécié de tous à Mtsamboro. La douleur était, notamment, immense pour son grand-père qui l’a accompagné jusqu’à son dernier souffle. Il souhaite, simplement aujourd'hui, que justice soit faite. Les prières et les chants religieux ont raisonné tout au long de cet hommage. Une Marche blanche devrait être organisée par la famille dans les semaines à venir. Elle appelle, d'ailleurs, à l’unité dans ce moment difficile.

Miki avait 17 ans.

Miki était également un sportif prometteur. Comme beaucoup, à Mtsamboro, il jouait à la fois au foot sous les couleurs des Abeilles et au volley sous celles de Zamfi. Inssa De Nguizijou, ancien président du club de volley, loue "un garçon posé et pétri de potentiel. Miki était surtout animé par l’envie de gagner et de progresser." La présidente des Abeilles, Yasmina Aouny, parle elle d'un "talentueux footballeur, qui devait être surclassé cette année afin d'intégrer l'équipe première des Abeilles." De son côté, son oncle et entraîneur au club, Nawir-Eddine Maoulida se rappelle que "Miki disait qu'il allait nous ramener la coupe de France cette année".

Miki, sous le maillot de Zamfi, numéro 7 sur le torse

 

L’enquête sur la mort de Miki se poursuit

 

Trois individus ont été arrêtés et placés en garde à vue. Ils ont été conduits à la gendarmerie par les villageois de Handrema. L'un d'entre eux est majeur et agé de 18 ans. Les deux autres, mineurs, ont 17 ans. Ils ont été présentés ce samedi après-midi devant le juge d’instruction, qui les a mis en examen pour assassinat. Ils ont reconnu leur participation mais nient l’intention de tuer. Le juge des libertés et de la détention a décidé de les incarcérer à Majicavo. A noter que deux des mis en examen sont de nationalité françaises, le troisième est comorien. Jeudi, Miki s’apprête à monter dans son bus pour rentrer chez lui lorsqu'il est agressé aux abords de la cité du Nord, de Mtsangadoua. Vendredi, l'émotion était vive dans le village. La mairie avait réuni la population autour du recteur, Gilles Halbout, et du secretaire général de la préfecture, Claude Vo Dinh.